les leçons de l'automne

Par Richard Gonzalez

(vigne au-dessus de la vallée du Grésivaudan, Isère, le 27 oct. 07)


Il faut continuer.

Guetter la subtilité des nuances et des demi-teintes en chaque chose, en chaque être.

Suivre le concile cuivré des feuilles au bord du vide. Même leur chute a quelque chose à nous dire.

Surveiller la campagne qui couve ses feux, la prairie qui ralentit son souffle, le verger qui s’ébroue sous les noix. Des fatigues naît l’énergie du partage.

Demander la lune aux corneilles, accorder une valse à l’épervier.

S’enlacer à l’amour comme le lierre à son chêne. L’enserrer chaque nuit jusqu’à l’aubier.

Semer l’espoir des chardons dans les jachères. Se piquer de curiosité pour l’aventure.

Chanter les rythmes mouvants du ciel et le désordre.

Ecarter le vent avec nos bras. Plonger dans sa morsure jusqu’au sang des prochaines cerises.

« Notre but n’est pas d’être assis dans un fauteuil et d’acheter tout le blé du monde en lançant des messages le long de câbles transocéaniques. » (Jean Giono, Rondeur des Jours).