Mitterrand : devis de 753 millions pour numériser, avec Google ?

Il avait évalué la numérisation des fonds patrimoniaux actuels à 750 millions €, estimant que cet argent pourrait tout à fait venir du Grand Emprunt : désormais Frédéric Mitterrand annonce clairement la couleur avec 753 millions € qui seront prix sur la somme pour être consacrés à la numérisation des contenus culturels français.
Que faut-il entendre par là ? Pas grand-chose. Et par là ? Un peu plus. En clair, pour les bibliothèques, oeuvres de musées, films et autres archives, représentant le patrimoine français, le devis qu'il a présenté au président est définitif. Et c'est au cours du deuxième Forum d'Avignon, axé sur une thématique Culture, économie, médias qu'il a dévoilé son plan.
« C'est pour intensifier cette politique que j'ai proposé au président de la République de consacrer pas moins de 753 millions d'euros à la numérisation des contenus culturels, dans le cadre du grand emprunt qu'il souhaite lancer. » Et comme il l'a dit à plusieurs reprises, le ministre n'est pas du tout contre un partenariat avec Google pour cette vaste entreprise : « Nous ne devons ni croire que les vainqueurs soient déjà connus et que nous n'ayons plus qu'à écrire leur histoire, ni donner dans la parodie de sursaut national. »
C'est beau, on dirait du Molière...
Depuis les premiers temps, Frédéric Mitterrand s'est montré un fervent partisan de la numérisation. Tout en assurant être « pleinement conscient de l'importance des crédits qui doivent être mobilisés pour poursuivre et amplifier cette politique culturelle ».
Et aujourd'hui plus que jamais et moins que toujours, il veut faire preuve de lucidité : « Cette question complexe parce que nouvelle nécessite d'abord et avant tout de ne pas céder aux démons de la polémique, ni de sombrer dans l'angélisme et sous-estimer le risque de voir s'établir et s'imposer, par le Net, une 'culture dominante'. »
Pour l'aider dans cette tâche, Marc Tessier, ancien président de France Télevision lui rendra au 15 décembre un rapport contenant les conclusions relatives au sujet. Mais dans tous les cas, et quelle que soit la solution envisagée, elle résultera « d'une réflexion non seulement approfondie, mais partagée, c'est-à-dire qu'elle fédère nos partenaires européens ».
Pour mémoire, le Grand Emprunt - on se croirait en Russie, à la vieille époque - devrait avoisiner les 35 milliards €.