Funeste ministère

Publié le 20 novembre 2009 par Malesherbes

J’abandonne aujourd’hui l’examen de la forme de la note des services de M. Besson pour en examiner un peu le fond. Cette note émane du ministère dont le nom même va à l’encontre de la notion qu’il prétend promouvoir. En effet, ce qui est important et qu’il convient de développer, c’est cette identité nationale qui, depuis des siècles, a pu s’épanouir sans que, à ma connaissance, des esprits étroits se préoccupent de la définir.

Un ministère de l’identité nationale se préoccuperait d’assurer le rayonnement de cette identité qui, tout au long de l'histoire, a supporté la grandeur de notre nation. Il conduirait une politique à l’opposé de celle du gouvernement actuel qui, pour ne citer que deux exemples, n’hésite pas, pour des raisons financières, à réduire le nombre de nos enseignants à l’étranger et à supprimer le nombre des langues dans lesquelles nous faisons connaître aux pays étrangers notre vision du monde.

Ayant ainsi facilité la diffusion des qualités qui fondent notre identité, un développement solidaire permettrait  ensuite à d'autres d’en bénéficier. On définirait enfin une politique d’immigration et veillerait à l’intégration de ces nouveaux arrivants.

Ce ministère adopte une démarche très exactement inverse. Comme son nom honteux l’indique, il se préoccupe d’abord de l’immigration. Ceci consiste, après avoir défini, on ne sait sur quels critères, le nombre d’immigrés qu’il convient de rejeter au cours d’une année donnée, à s’efforcer d’atteindre cet objectif en déportant des individus, au besoin dans des pays en guerre où leur vie est menacée. Ensuite, à la différence d’autres pays plus avisés, sans mettre en place les ressources facilitant l’intégration de ces immigrés, on exige de ceux-ci qu’ils se fondent dans notre nation. En troisième lieu, on parle d’identité nationale, laquelle est ainsi perçue comme un corollaire de ce qui précède au lieu d’être une valeur en soi. Elle devient ainsi la justification de l’exclusion au lieu d’être le phare qui, sans que des écrivailleurs besogneux s’épuisent à la définir, a construit la grandeur de notre patrie et lui a assuré « son rang glorieux dans les nations ».

Beau travail, bel humanisme, digne de la France, mère des armes et des lois. On peut aller plus loin encore et freiner le développement de pays moins fortunés en les dépouillant, grâce à une politique pudiquement nommée immigration choisie, de leurs élites.