Clercq*, ou Patricia Clercq de son vrai nom, réalise des œuvres grand format à partir de son seul téléphone portable. De quoi en surprendre plus d’un, surtout lorsqu’on voit la qualité du résultat. Aucune mauvaise qualité due aux pixels, pas de rendu médiocre des couleurs ; non, au contraire, on est quelque part entre la peinture et la photo. Quelque part entre Georges de La Tour et la photographie contemporaine.
Actuellement, la série qu’elle présente à la galerie MyFace est basée sur plusieurs thèmes : la femme,
la sensualité, la parole, le silence, les non-dits et la révélation. Ce qui relie les travaux qu’on peut voir à cette exposition, qui à première vue ont surtout en commun le sujet photographié
(des lèvres), c’est, d’une part, la recherche de la lumière, soit une constante dans toute son œuvre, à l’aide de différents trucages et techniques qu’elle préfère ne pas révéler ; d’autre part,
les pixels, base de toutes ses photos. "Patricia Clercq mixe les pixels comme les DJ mixent la musique", comme le dit Jak Szymkowicz. Ici, on n’aura pas de grain, ni de pixel agrandi à l’excès,
mais un pixel qui rappelle l’importance des tâches de peinture chez les impressionnistes ou les pointillistes, le tout donnant naissance à une harmonie entre des zones de lumière fortes et
vives.
Patricia Clercq ne retouche pas ses photos mais tout ne relève pas pour autant du hasard. Si l’une des photos rappelle Georges de La Tour, comme dit plus haut, elle peut ne pas l’avoir pas vu lorsqu’elle a pris la photo, mais explique ceci : "Je regarde des images, je les enregistre, et puis un jour ça ressort dans mes travaux, sans que je m’en rende compte. En tout cas ça vient de quelque part !". Et visiblement ça la mène quelque part, puisqu’elle a déjà exposé à Tokyo, New York ou Paris, et s’est lancée depuis peu dans le mobilier avec un certain succès …
Jusqu'au 25 novembre
32 rue Jean Mermoz
75008 Paris
MyFace, le site et le concept - MyFace par moi-même, il y a quelques mois