Medvedev va t il enfin s affranchir de Poutine ?

Arrivé à la présidence de la Russie en mai 2008, Dmitri Medvedev vit depuis 2 ans une présidence dans l’ombre de son 1er ministre et prédécesseur, Vladimir Poutine. S’affichant comme le « modernisateur » du pays après 8 ans de présidence Poutine, Medvedev pâti de l’influence considérable de ce dernier et cherche donc à s’imposer dans les coulisses en vue de la présidentielle de 2012. Car, il faut le reconnaître, Medvedev apparaît, aux yeux du reste du monde, comme un président temporaire, sans grand pouvoir, dans la mesure où Vladimir contrôle d’une main de fer la vie politique russe. Et ce n’est seulement qu’une question constitutionnelle qui a empêché Poutine de se représenter pour un 3e mandat consécutif. Le successeur de Boris Eltsine s’est ainsi contenté du poste de 1er minitre pour garder un oeil sur les affaires du pays mais aussi pour préparer au mieux l’accueil des Jeux Olympiques d’hiver 2014 de Sotchi.
De l’autre côté, il y a Dmitri Medvedev, qui cherche à s’imposer, au niveau national comme international, comme un leader. Et pour prouver son influence et sa compétence face à Poutine, le président russe pourrait bien faire tomber quelques têtes au sein du gouvernement et dans les provinces du pays. Ainsi, le ministre de l’intérieur, ou celui de l’énergie se retrouvent sur la sellette, tout comme le maire de Moscou, Louri Loujkov. Ces hommes, hauts placés dans l’appareil politique russe, sont tous des protégés de Vladimir Poutine.
En toile de fond de ces changements, il y a bien sûr l’élection présidentielle de 2012 et surtout un affrontement, cordiale, avec l’ancien président. Car s’il n’existe pas de désaccord personnel entre les 2 hommes, il est vraisemblable que l’un deviendra président et l’autre son 1er ministre mais ils ne se présenteront pas l’un contre l’autre étant donnés qu’ils ont la même ambition politique pour le pays.
Et depuis la mi-octobre, il semble que ce soit Vladimir Poutine qui ait pris un léger avantage sur son rival. En effet, la Douma, le parlement russe, a connu une crise politique importante lorsque le Parti Communiste, le Parti Libéral et Russie Juste ont lancé des accusations de fraude sur les récentes élections régionales. Des élections qui ont vu une victoire écrasante des représentants du pouvoir. Alors que Medvedev a mis 10 jours a réagir à un problème de politique intérieur, Vladimir Poutine, en visite officiel en Chine au moment des faits, a lui commenté l’affaire immédiatement.
Quelques changements au sein du gouvernement devrait permettre à Medvedev de récupérer une partie de son influence perdue.