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Qui se souvient du bain de minuit au 17 rue du Four à la Chapelle-Saint-Mesmin en 75, des boums à la salle des Carmes d’Orléans, des RDV au cinoche Le Martroi où nous allions voir des films interdits aux moins de 18 ans (alors que nous n’en avions à peine 15), des concerts organisés par Aspekt à la salle du Campo Santo*, des soirées chez Lélèze place du Châtelet ou à Saint-Denis-en-Val ?Qui se souvient des balades en mob ou en motole long de la Loire jusqu’à Fourneaux-Plage, des boums chez Goustrouille rue Xaintrailles, de la traversée nocturne à l’intérieur du pont de l’autoroute A 10, des fêtes de Jeanne d’Arc avec les bagarres contre les Weigel, de la contre-fête de Jeanne d’Arc de Saran (et de son Mille-club), de la virée en Suède pour Nyköping et de la soirée pourrie du nouvel an à Stockholm ?Qui se souvient du Colombia devenu le Cactus, du Gambetta faubourg Saint-Jean où trainait une faune de musicos, de babas et d’interdits de séjour ? De la fête chez les Meunier à Donnery, du Night and Gay de la rue d’Illiers, du fameux Club des Berges dans un moulin avec des sacs de farine en guise de fauteuils (ce club était presque virtuel voire clandestin pour l’époque), du Festival des jeunes talents et du guitariste Pascal Rivière ?Qui se souvient de la vieille épave d’auto militaire américaine amphibie qui traînait dans les ronces non loin du 007 Club à Saint Ay, du Moulin de Saint Ay racheté par Johnny Hallyday, de la Houlette à Tivernon, du Georges V, du Relais de Montaigu caché dans les bois, du Café la Rotonde rue de la Rép où le père de Jean-Loup (dit Babar) était chemisier ?Qui se souvient des Stocks américains au fond de la rue de Bourgogne, du Rio et de l’ABC qui projetaient des films glauques ou pornos, du Royal avec son décor de chalets, de Jean Malard opticien, des pressings Chic Choc de Jean Autran, de Biron magasin de chaussure de la rue Royale, de Cupidon le premier sex shop d’Orléans rue de Bourgogne (ah ! cette fameuse rue quelle réputation) ?Qui se souvient de Kinzing qui vendait des télés, des radios et de la musique rue Jeanne d'Arc et du disquaire Radio Tabour situé dans la rue éponyme, de la clinique de la présentation rue de la Rép avec son mini kiosque de vente de billets de la loterie nationale des gueules cassées ?Qui se souvient des bars américains (appelés aussi bars à entraineuses ou à bouchons pour les niaiseux), il y en avait partout (Le Mexicain, Le Vesuvio, Le Black Horse, Le Saloon, Le Robin des Bois, La Solognote, Les Septs Dormants…) ?Qui se souvient de la librairie alternative La Capotière rue des Carmes, du photographe Daniel Guy dans la même rue, de la Japonaise (le magazin de farces et attrapes) de la rue Louis Roguet (il y en avait d’ailleurs un autre qui faisait aussi pompes funèbres rue Royale), de Taffoureau qui vendait des Malagutti et des Gitanes Testi (le must du cyclomoteur de l’époque) ?Qui se souvient du bar Le Capricorne au Novotel d'Orléans-la-Source et de l'épicerie Fourniguet place du Châtelet ?Qui se souvient du Lotus d’Or (restaurant vietnamien) rue des Anglaises, du restaurant couscous Sidi Bou Said rue de Bourgogne (encore elle), du magasin de fringues Far West des Barbanchon et de l’animalerie dans la rue Royale, du Mickey Bar et de la fête du parc du Poutyl à Olivet ?Mon ami François Miné m’a apporté, il y a quelques temps déjà, un DVD avec certaines photos de notre adolescence qu’il possédait. C’est un montage de veilles photos d’abord réalisé en vidéo analogique puis numérisé. Ce sont les photos de nos activités qui sont essentiellement des fêtes – pendant nos années lycée (1975 à 1978) à Orléans. Nous croyons reconnaître sur ce document Serge Alezier, Denis Thomas, Jean-Michel Hacquin, Pascal Cagnon, Christian Parnaud, Frédéric Goustour, Pascal Adam, Jacky Horn, Pierre Campos, Pascal Meunier, Thierry Fourniguet, Jean-Philippe Choquin, Patrice Sintès, Harold Merle, Jean-Marie Brinon, Franck Demaison…ainsi que des copines et bien entendu François et moi.Je le mets en ligne, ça nous rappellera d’émouvants souvenirs. Que cela nous incite à poursuivre l’œuvre de François en ressortant les vieilles photos et en ravivant les souvenirs anciens.* Le premier concert organisé par Aspekt auquel j’ai assisté avec Pascal Cagnon, c’était Magma le 21 février 1974. Ils étaient arrivés avec 2 heures de retard car ils venaient d’Angleterre où il y avait un presque couvre-feu à cause de la crise pétrolière. À la fin nous avions discuté avec Christian Wander, Klaus Blasquiz, Jannick Top, qui étaient très impressionnés par l’horreur de la situation britannique. Je me rappelle même avoir acheté, ce même soir, un fanzine qui s’appelait Hypnose.