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Contes de l'ordi sacré : Gudule au centre de la terre 19

Publié le 20 novembre 2009 par Porky

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EPISODE 19 : Où le lecteur suit les péripéties haletantes d'un duel hors du commun (par sa nullité) et où il faut l'intervention d'une force extérieure pour arriver à départager les deux incapables.

« Aïe, ouille, débile, arrête ! » gémissaient de conserve Jo la Fine et la Femme Maigre, toutes deux attaquées par leurs propres armes. Et pendant qu'elles se faisaient rosser, la Belle Monogramme soupirait et laissait tomber un « ça commence bien ! » quasi désespéré, tandis que ses compagnons essayaient vainement d'arrêter le carnage.

Finalement, le baquet et l'escabeau comprirent qu'ils étaient l'un et l'autre en train d'estourbir leur maîtresse, et s'arrêtèrent, confus. Le baquet prit une jolie couleur rouge tandis que l'escabeau, lui, verdissait quelque peu. « J'ai des bosses partout ! » gémissait Jo la Fine ; « je suis couverte de bleus », râlait la Femme Maigre en montrant ses bras osseux.

« On efface tout et on recommence, dit le monstre décacéphale. Et on tâche, si possible, d'être moins conne, compris toutes les deux ? »

Les deux ennemies hochèrent la tête en signe d'assentiment. Chacune récupéra son arme. « Fonce sur elle, tas de bois pourri ! ordonna Jo la Fine en donnant une tape sur l'escabeau. Et cette fois, ne te trompe pas ! »

L'escabeau prit son élan, puis son envol, et la Femme Maigre le vit arriver sur elle tel un aérolithe ; elle n'eut que le temps de crier « planche à laver, protège-moi » et le vol gracieux de l'escabeau fut stoppé net par une planche qui le frappa de plein fouet et l'expédia contre le mur. Puis le baquet, sans attendre l'ordre, se précipita vers Jo la Fine et s'abattit sur sa tête, la couvrant presque entièrement. « Au secours, cria cette dernière, il fait tout noir, je ne vois plus rien ! » et elle se mit à trépigner dans tous les sens, tandis que le baquet faisait « dong, dong », sur sa mini tronche.

« Bravo, la Femme Maigre ! » s'écria d'une seule voix la Marsupilania's band, et on applaudit à ce coup magnifique. Mais Jo la Fine n'avait pas dit son dernier mot. Soulevant le paquet par ses deux anses, elle le leva au-dessus d'elle et le lança sur son adversaire, tout en appelant l'escabeau à son aide. Celui-ci, remis de sa rencontre un peu brutale avec le mur, s'ouvrit en grand, prit un nouvel élan et culbutant le baquet, attrapa la Femme Maigre et la serra entre ses « jambes », comme dans un étau. « Bravo !  cria Jo la Fine. Etouffe-là, cette morue squelettique ! »

La Femme Maigre sentit ses os craquer de toutes parts et poussa un hurlement de douleur, tout en se débattant pour se libérer de l'étreinte de l'escabeau démoniaque. Le baquet et la planche à laver, unissant leurs forces, se jetèrent sur la demi portion et pendant que l'un la coiffait de nouveau, l'autre lui assenait de grands coups sur les jambes, les bras, coups si bien placés que Jo la Fine s'écroula en tas sur le sable et ne fut bientôt plus visible, recouverte qu'elle était par ses deux assaillants.

« Elles vont crever toutes les deux ! » constata Myxomatose en s'approchant du caribou magique. « Il vaudrait mieux pas, dit ce dernier. Cela n'arrangerait pas nos affaires. On peut aisément se passer du mini  monstre, mais pas de la grande bringue. » « Quelqu'un pourrait-il aider le squelette à s'en sortir ? » demanda la Belle Monogramme en se tournant de tous les côtés. « On n'intervient pas, Princesse de conte de fée, ordonna le monstre décacéphale. Vous n'avez pas le droit d'aider l'une ou l'autre. Vous regardez, c'est tout. » « C'est un spectacle répugnant », affirma Multimédia, les narines froncées. « Il est surtout désolant, murmura Marsupilania, pensive. Elles sont archi-nulles toutes les deux. Franchement, même moi, j'arriverais à faire mieux. »

Le caribou fou, pendant ce temps, s'était désintéressé du combat et admirait l'aisance avec laquelle il arrivait maintenant à faire surgir des flammèches au bout de ses pattes. Puis, pris d'une subite et très primesautière envie de se livrer à quelques facéties, il commença à cramer les cheveux de Gudule, laquelle se mit à hurler, détournant ainsi l'attention du public de ce fabuleux combat de cheftaines. « On ne distrait pas les lutteuses ! Ni les spectateurs ! protesta le monstre décacéphale. Ce n'est pas du jeu ! Caribou fou, cessez d'ennuyer Gudule ! » et le caribou fou se contenta de lui sourire de toutes ses dents, tout en continuant de brûler  par ci par là sa sorcière, laquelle couinait d'une façon fort désagréable et courait dans tous les sens pour échapper à la morsure des flammes.

On s'était quelque peu désintéressé de Jo la Fine et de la Femme Maigre afin de suivre ce nouveau et passionnant duel ; qui allait gagner ? Le caribou fou ou Gudule ? Le satanique animal allait-il arriver à transformer la sorcière en charbon de bois ou Gudule allait-elle réussir à renverser la situation en sa faveur et à rejeter les flammèches sur son assaillant ? Les paris étaient ouverts et chacun encourageait à sa façon son favori.

« Oh, bandes de taches, on est en train de claquer ! » protesta vigoureusement Jo la Fine et la Femme Maigre renchérit par un « je suis étranglée, faites quelque chose, tas d'abrutis ! »

Au même instant, il y eut un éclair qui éclaira la plage d'une lueur sinistre, et dans un nuage de fumée, apparut le Caribou Maléfique, dans toute sa splendeur de Maître du Centre de la Terre. « Ca suffit les conneries ! tonna-t-il. Il est temps que je remette un peu d'ordre dans cette gabegie ! Que l'escabeau, la planche, le baquet tombent en poussière ! » Et aussitôt, il n'y eu plus sur le sable fin que les résidus des instruments magiques. « Ben merde, fit Jo la Fine. Je vais faire comment, moi, maintenant, pour voir quelque chose ? Je vais me jucher où ? » « Et dans quoi  je vais laver mes hardes ? » demanda la Femme Maigre, courroucée. « Vos gueules toutes les deux, abominables andouilles ! tonna une fois de plus le caribou maléfique. Et que tout le monde se courbe devant moi ! » « Je suis déjà allongée, dit Jo la Fine, ça devrait suffire. » « Je ne peux pas me courber, dit la Femme Maigre. J'ai tous les os en miettes. »

Mais le caribou magique avait ordonné d'un geste à ses compagnons d'obéir, et toute la Marsupilania's band tomba à plat ventre, y compris la Princesse de Conte de fée, pourtant comme à son habitude récalcitrante, mais que la main de son Prince Charmant avait expédiée manu militari à terre.

(A suivre)

(Voilà donc le duel interrompu -pour notre plus grande joie. Que va faire le caribou maléfique ? Laquelle des deux « combattantes » va-t-il déclarer vainqueur ? Y aura-t-il seulement un vainqueur ? Et quelle sera son attitude vis-à-vis du Caribou Fou et de Gudule ? Va-t-il aider nos amis ? Impossible de le savoir pour le moment. Donc, qui vivra verra -ou verrat, bien sûr...)


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