Procrastiner. Remettre à demain, la semaine prochaine, le mois suivant, l’année d’après, la décennie lointaine. Laisser pisser, et le temps nous rouler dessus, que les feuilles tombent des arbres, que la motivation jaunisse sur des pages blanches qui se tournent sans crépitement. ô procrastination. Comme elle est douce et amère jusqu’à ce que cette inertie et cette paresse prennent le dessus sur nos cheveux blancs. C’est bon j’ai le temps. Demain sera grand. Demain sera propice. Le présent embourbé dans un état de contemplation (ou de constipation ?) sans regret, comme si on avait encore mille ans devant. C’est con, mais en fait on n’en aura pas autant.