J’avoue, je vais tuer mes voisins, je vais passer par les affres du remords et le soulagement d’une situation horripilante qui cesse. Dans le plus pur style Minority Report, si un Tom Cruise d’operette souhaite se faire mousser et prouver ainsi que la délinquance peut être vraiment réduite, il peut venir toquer chez moi.
Outre le fait que je m’apprete à passer les 25 prochaines années en prison (au moins), cette situation interroge mes convictions de gauche. Rabaissez cette paupière interrogative je m’en explique.
Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)
Mes voisins du dessus (ne vous inquiétez pas ils ne sont pas loin, vu l’épaisseur des plafonds ici) sont d’origine asiatique, origine précise indéterminée. Tout ce que je peux dire c’est qu’il doit s’agir d’un pays où brailler à longueur de journée est un fait culturel. Ce doit aussi être un pays où les enfants pleurent pour communiquer. A ce stade vous pourriez m’objecter que tous les enfants pleurent. Ce qui ne serait pas faux mais les enfants traditionnels abandonnent cette forme de commuication, méthode par défaut, à mesure qu’ils apprennent les rudiments du language oral. Or c’est pour les enfants de mes voisins l’unique méthode utilisée, ou pas loin.
Un peu comme les mauvais pilote de rallye, mes voisins sont probablement d’excécrables parents. Oui je sais c’est mal de juger mais vous avouerez avec moi que trouver normal de laisser un enfant de 6 ans jouer au basket dans un appart, le laisser sprinter de long en large (j’oubliais, c’est un peu comme des hamsters en cage, même lorsqu’il fait beau ils sont en intérieur) pour ensuite se mettre à crier d’un coup d’un seul et leur balancer des torgnioles c’est un peu limité comme rôle éducatif. Tout ou rien, voilà bien une sacrée limite à l’intelligence.
Il faut dire que l’alcool n’aide pas. Difficile en effet de tituber dans la cour, grimper avec difficulté et une lourdeur excessive les escaliers et être ensuite l’égal d’un Platon, discourant avec aisance et bonne humeur avec ses enfants.
J’hésite donc. La dernière fois j’ai bien remarqué que le fait de prononcer le mot police avait provoqué un certain raidissement et une approbation assez nette et marquée de ma demande d’un peu moins de décibels. De là à extrapoler l’irrégularité de la situation de mes honorables et bruyants collocataires1 il n’y a qu’un pas.
Et c’est là qu’apparaît mon interrogation. Dois-je les dénoncer afin de particper à la lutte menée avec efficacité et humanité par le valeureux mais limité Hortefeux? Dois-je assister ce malheureux ministre afin qu’il atteigne l’olympe des 25.000 expulsés?
Ou alors mes convictions, mes valeurs doivent-elles conserver le dessus, rendant inexpugnable ma volonté de croire en l’être humain, quelque soit ses formes,le niveau de décibel et la socialbilité dont il fait preuve?
Ne pouvant tracher j’ai deux solutions. Soit je déménage, laissant à mon successeur le soin de trancher (la question pas la jugulaire du voisin), soit j’anticipe et trucide toute la famille. Avec un bon défenseur je devrais pouvoir m’en tirer avec 20 ans maxi.
Je suis dubitatif. J’hésite. Couteau de boucher ou arme à feu? Code pénal? Préfecture? Diantre que la vie d’homme de gauche est difficile. Cela aurait été plus facile si je votais FN ou UMP (oui je sais c’est de la basse provocation, et alors? Je suis encore ici chez moi non?)
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