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Pour ceux qui en douteraient encore, la feuille de route du nouveau président d'EDF est claire, développer la filière nucléaire...
L'état veut donner une nouvelle impulsion à la filière nucléaire tricolore.
Donner un nouvel élan à EDF hors de l'Hexagone et assurer une meilleure coordination avec les autres acteurs de la filière nucléaire tricolore, telles semblent être deux des missions majeures que l'Etat entend confier à Henri Proglio. EDF n'a pas ménagé ses efforts pour développer l'EPR à l'étranger. C'est bien ce que Pierre Gadonneix avait en tête avec le rachat de British Energy, en essayant de mettre la main sur la moitié du parc nucléaire de Constellation, en créant une coentreprise avec le chinois CGNPC ou en scellant un partenariat avec l'italien Enel. Mais il semble que le gouvernement veuille aller plus loin et mettre la filière nucléaire en ordre de bataille pour profiter du renouveau du nucléaire. Ce qui passerait, sinon par des liens capitalistiques, au moins par une meilleure coordination entre les acteurs. « Il faut renforcer le duo EDF-Areva et harmoniser la commercialisation du savoir-faire », estime une source proche du dossier. Pour l'heure, chacun attend de voir la feuille de route d'Henri Proglio. Areva, qui détient la technologie de l'EPR, défend un modèle « polymorphe », dans lequel chacun, en fonction de son histoire, est le plus à même de répondre à la demande du client : GDF SUEZ au Brésil où il est le premier électricien privé, Areva en Inde ou aux Etats-Unis et EDF en Chine ou au Royaume-Uni. Chez GDF SUEZ, on reconnaît le poids d'EDF : « Compte tenu de son parc, il est déjà le porte-drapeau de la filière nucléaire française. » Pour autant, EDF ne peut pas être présent sur tous les projets, pour des questions de finances, comme de compétences. Par ailleurs, l'arrivée d'Henri Proglio aux commandes d'EDF suscite aussi des interrogations sur ce que sera demain la relation entre EDF et GDF SUEZ. Gérard Mestrallet, le PDG de GDF SUEZ, et Henri Proglio se sont affrontés à plusieurs reprises dans le passé. En 2006, outre l'idée de reprendre SUEZ en partenariat avec Enel, on n'oublie pas chez GDF SUEZ le positionnement offensif de Veolia lors du renouvellement de contrats de concession d'eau. Pour autant, ce passif ne permet pas d'affirmer que les deux patrons ne travailleront pas ensemble. Surtout si l'Etat, leur actionnaire commun, le leur demande. (Les Echos du 29/09)