Le livre de poche
256 pages
Résumé:
Sherlock Holmes vient à peine de déchiffrer un message codé le prévenant qu’un certain Douglas, de Birlstone Manor House, est en danger, qu’il apprend par l’inspecteur MacDonald de Scotland Yard que Douglas vient d’être sauvagement assassiné. Grâce au signataire du message, Sherlock Holmes sait que, derrière cette affaire, se trouve son ennemi juré : le professeur Moriarty, criminel génial et machiavélique. Accompagné de son fidèle Watson, Holmes se précipite à Birlstone...
Mon commentaire:
La vallée de la peur est un roman très intéressant. Il met en place les personnages, puis la demande d'aide de la police pour résoudre une affaire très étrange qui a eu lieu à Birlstone, dans un manoir entouré d'une douve. Sherlock Holmes et le Docteur Watson s'y rendent pour enquêter. La première partie nous raconte les recherches et les interrogatoires. Alors qu'on se rapproche du dénouement, cette partie prend fin et nous amène à la Vallée de la peur, aux États-Unis. C'est là que nous faisons connaissance avec Les Éclaireurs et principalement McMurdo, un jeune homme en provenance de Chicago, arrivé à Vermissa pour trouver du travail. Il est membre de l'Ordre ancien des Hommes libres, un regroupement d'hommes pour l'entraide, qui a plusieurs ramifications à travers les États-Unis. Il devra alors s'enregistrer à la loge de Vermissa. Nous sommes alors à deux pas de vivre avec lui ce qu'est La vallée de la peur...
Cette partie, qui constitue la plupart du roman, est très intéressante. Elle nous amène aux États-Unis, en 1875, à une époque où certaines régions éloignées offraient des rumeurs de travail et de conditions avantageuses pour les hommes prêts à travailler. La police avait du mal à assurer un certain contrôle et c'est ce portrait assez peu flatteur de certaines de ces régions que nous trace Arthur Conan Doyle. Si l'histoire sociale vous intéresse, on en retrouve beaucoup dans ce roman, même si c'est l'intrigue qui est à l'avant-plan. Beaucoup se sont rendus dans ces régions reculées en ayant l'espoir au coeur et ont rapidement déchanté. Le cadre de la Vallée de la peur nous amène à cette époque de l'histoire tout en nous offrant une intrigue captivante et un dénouement pour le moins inattendu. Le travail des Éclaireurs est terrible et les personnages vivent pour la plupart dans la peur. La Vallée porte particulièrement bien son nom...
Le cadre de ce roman est tout à fait dépaysant. Il me semble très différent des autres livres d'Arthur Conan Doyle mettant en scène Sherlock Holmes. On voit assez peu le détective lorsqu'on y réfléchit, l'essentiel de l'histoire nous est rapporté par écrit et met en scène d'autres personnages, dans un pays totalement différent de l'Angleterre. On retrouve Sherlock Holmes à la fin pour une rapide conclusion. L'intrigue est cependant, comme toujours, très recherchée et particulièrement bien rendue. La forme que prend le roman, en débutant par l'enquête et en offrant l'histoire du passé d'un personnage, nous permet en quelque sorte de lire une histoire dans l'histoire. C'est à la fin de cette partie que tous les morceaux du casse-tête se mettent en place... Un très bon roman!
Quelques extraits:
"Je m'intéresse à une affaire pour aider les fins de la justice et le travail de la police. Si je me tiens à l'écart de la police officielle, c'est d'abord parce qu'elle me tient à l'écart. Je n'ai nul désir de marquer des points à ses dépens. Cela dit [...] je revendique le droit de travailler selon mes méthodes personnelles et de vous communiquer en mon temps mes résultats... une fois complets, plutôt que par étapes."
"Je ne suis pas un admirateur forcené du sexe faible, comme vous le savez Watson, mais si j'en juge par mon expérience de la vie, peu de femmes éprouvant le moindre sentiment à l'égard de leur mari auraient accepté qu'une simple parole les éloignât du cadavre dudit mari. Si je me marie un jour, Watson, j'espère inspirer à ma femme un sentiment qui lui interdira de se laisser emmener par la femme de chambre quand mon cadavre sera à quelques mètres."