Fière! La France est fière aujourd'hui. La voici sous la barre des 2 millions de chômeurs. Deux millions de trop diront certains. Il y en a bien plus dirons les autres. Et ils sont nombreux, l'Union Européenne en premier. Et on ne peut pas la taxer de prendre parti pour ou contre le Gouvernement français. Selon Eurostat, les chiffres du ministère de l'emploi sont sous-estimés d'au moins 0,5%. Donc quand le ministère de l'emploi annonce 8,1%, le niveau se situe en fait 8,6%. Cette bataille de chiffre ne repose pas sur la volonté de masquer la réalité, de tromper les français. Non elle révèle qu'il y a plusieurs définitions au chômage et derrière différentes réalités. Il faut en débattre pour savoir où se trouve le niveau d'évaluation.
Qu'est ce donc le chômage ? C'est une période d'inactivité pour une personne en âge d'occuper un emploi. Une fois cela écrit, il faut rapidement décliner différentes formes de chômage. Le volontaire : l'individu décide de cesser une activité pour des raisons diverses que je vais détailler dans un prochain billet. L'involontaire : l'individu voit son emploi supprimer, là encore pour diverses raisons que je vais décrire dans autre billet. De deux types de chômage découlent d'autres définitions qui leurs sont transversales : chômage apparent, chômage déguisé, chômage conjoncturel, chômage partiel, chômage frictionnel,...
Toutes ces notions méritent un billet. Elles l'auront d'ici la mi-juillet. Elles posent la réflexion que l'élection présidentielle n'a pas ouverte ou mal de mon point de vue. Elle a trop pointé sur les dérives du système sans d'ailleurs poser un diagnostic pertinent. Lutter contre la fraude ne constitue pas une politique unique pour le retour à l'emploi.
Et pour ce premier billet sur le sujet du chômage, je vais m'attarder sur un aspect là encore non débattu : le chômage des jeunes : il dépasse les 20%. La question de la qualification est pointée du doigt. La rigidité du contrat de travail aussi. Ces deux points mis en avant pas le patronat cache une autre réalité que les entreprises éludent vite car elles sont mal à l'aise. Elles n'ont plus la patience de former, de prendre le temps d'éduquer à jeune. Elles veulent des individus immédiatement opérationnels et à un niveau d'expertise égal à celui de la personne qui s'en va. Par simple bon sens, on comprend que cela n'est pas possible. Ce travers se retrouve dans les stages, où la fonction de tuteur au sein de l'entreprise est quasiment inexistante. Oui, il y a un maître de stage. Mais dans les faits, il n'a pas une minute pour encadrer le stagiaire.
Au total, il y a plus une crise de confiance dans les entreprises, dans leurs exigences vis à vis des jeunes qu'un problème de diplôme. L'entreprise ne peut pas demander à l'école de faire sont travail d'adaptation des compétences et des savoir faire aux besoins propres de chaque entreprise. Les entreprises ont des besoins qui évoluent. Un individu ne passe pas sa vie à l'école. Son diplôme doit être une base pour s'adapter aux contextes des entreprises. Or, le chemin pris vise à faire des diplômes trop calés sur des problématiques de court terme. A cela s'ajoute deux chiffres. En premier : 50.000 jeunes quittent la France pour travailler à l'étranger parce qu'on ne veut pas d'eux. Alors qu'ils sont talentueux... Ensuite, un jeune de 30 ans mieux diplômé gagne 4 fois moins en 2007 qu'en 1960. Dans le même temps, un salarié de 50 ans, certes victime un chômage inadmissible, gagne trois fois plus que ces parents au même âge. Voilà un autre sujet de discorde non débattu.
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