Mon plan se déroule comme je l'avais prévu, enfin presque.
Juppé, je l'avais mis là pour rassurer, particulièrement mes "amis" chiraquiens. Mais je comptais bien m'en débarasser rapidement.
Vous pensiez sérieusement que j'étais assez fou pour placer directement à mes cotés, dans les places d'honneur de mon gouvernement, le seul gars à droite susceptible de me faire de l'ombre ?
Comme ça, je m'en débarasse l'air de rien, grace à ma règle débile du "ministre député", règle taillé exprès pour lui.
Juppé c'est réglé, maintenant il me reste à trouver une chausse-trappe efficace pour Alliot-Marie. Comptez sur moi...
On se moquait de moi concernant ma stratégie d'ouverture à gauche. Mais les résultats d'hier soir l'ont démontré, j'étais dans le vrai. La stratégie a été payante, j'ai touché le jackpot, 50 députés socialistes en bonus dans mon escarcelle.
J'ai quand même failli me laisser déborder par l'ampleur de mon succès. Avec une vague aussi importante que celle qu'annonçaient les résultats du premier tour, c'est la boite à conneries qui risquait de s'ouvrir.
Une majorité trop large cela aurait été ingérable pour moi, avec des bourrins à la pelle, des abrutis en chapelets et des godiches par paquets.
Ce serait parti dans tous les sens. Je n'ai pas de temps à perdre à gérer la garderie parlementaire.
Déjà que dans mon propre gouvernement c'est en train de partir en sucette avec le numéro de duettistes de François et de Jean-Louis, mieux que Stan Laurel et Oliver Hardy. Une équipe de choc !
Je leur laisse la main une semaine et ils me saccagent le tour de force plébiscitaire que j'avais mis si longtemps à construire. L'un avec ses gaffes, sa méconnaissance des dossiers et son manque de sérieux et l'autre par sa condescendance, sa vanité et son immodestie bouffite.
Bon, faut que je vous laisse. C'est pas tout, mais je suis pas couché, moi. Je vous prépare un choc fiscal pour mercredi. N'oubliez pas de mettre votre protège-dents.
J'attendais avec impatience la fin du cycle électoral. Moi et mon équipe on va enfin pouvoir vraiment se lâcher... The show must go on !