Le propos d’aujourd’hui ne s’inscrit pas sur la question du référendum ou pas, du oui ou du non… à titre personnel je suis encore pour le oui et à savoir si il faut repasser par le vote… je n’ai pas de position tranchée… et les nombreux appels pour un tel référendum sont légitimes.
Précision : je vous invite à lire cet article comme un premier jet… une version bêta en quelque sorte. Certains veulent voire dans la question du traité simplifié et sa ratification rapide une simple stratégie voulue Nicolas Sarkozy pour aider à l’enflamment interne du Parti Socialiste… à quelques mois des municipales cela peut aider… admettons mais cela ne peut cacher la véritable crise que traverse le PS actuellement. Déjà, il est assez étonnant, choquant de vouloir faire passer ces élections locales au premier plan des préoccupations et reléguer de facto la construction européenne au chapitre des sujets mineurs… et de la part d’une formation politique qui ambitionne de redevenir un parti de gouvernement cette inversion des priorités peut amplifier le trouble sur la façon dont fonctionne ce dernier…. Pour un peu on serait tenté de s’interroger sur sa « santé cérébrale ». Aussi, le premier parti d’opposition national conditionne son « bon état » à la seule lecture de résultats électoraux de 36.000 communes… alors que pour ce type d’élections la composante locale reste la plus déterminante… il y a manifestement quelque chose qui échappe à toute logique politique surtout si on ajoute à ce « phénomène » de proximité certaines tendances lourdes de la sociologie électorale et de ses effets en terme de vote… confirmation de l’hypercentre, « exode » des classes moyennes vers le péri-urbain… On a le sentiment d’assister au glissement progressif d’un parti politique en un parti d’intérêt communal… en ces temps de mondialisation, d’émergence de nouveaux médias, de développement durable… la chose est pour le coup radicalement anachronique… A cela s’ajoute un autre problème important… la démocratie interne… valeur centrale dans l’imaginaire socialiste et régulièrement mise en avant… mais désormais celle-ci semble se militer à la seule désignation de nos candidats… en aucun cas à faire vivre le débat. Nicolas Sarkozy n’a aucun mérite à mettre le PS et ses dirigeants dans l’embarras avec cette question du traité simplifié… tout sujet est propice à l’embarras… Au fond cette situation n’est pas nouvelle… Longtemps masqué par son leader historique, ce déficit démocratique est aussi la résultante d’un tarissement de la ressource… l’hémorragie des « intellectuels », « des porteurs d’idées » et par conséquent la perte de capacité du Parti Socialiste à interroger l’avenir et aussi à faire vivre le débat dans le parti. Et ce n’est la page « intello » dans son hebdomadaire qui peut réamorcer la pompe. On peut analyser l’échec des « rénovateurs » Valls, Montebourg, Gorce sous cet angle… l’absence de fond au profit d’une simple alliance de circonstances. Les hauts dignitaires sont dans la même situation, à la différence essentielle qu’eux contrôlent l’appareil. Ces derniers refusent aux militants un nouveau débat sur la question européenne au profit d’un pseudo consensus au prétexte de possibles dérapages… n’en sont ils pas pourtant les premiers responsables, à travers les pressions plus ou moins subtiles exercées sur le militant au moment du vote. Aussi, il y a fort à parier que ce fameux congrès de la rénovation soit une fois de plus un congrès pour rien… avec dans le premier rôle, une synthèse de façade afin que chacun préserve ses chances pour 2012 et pour le reste une aile dite de gauche et une autre dite de droite… le total des deux aura du mal à dépasser les 25%... aucune illusion à se faire sur ce point… le non renouvellement des nouveaux adhérent bien aidé par le fonctionnement interne et les « habitudes démocratiques » aideront à ce résultat.Ajout : après avoir écrit cet article, je suis tombé sur l'article du monde concernant le positionnement de Laurent Fabius... quel courage de se positionner sur quelque chose qui n'est pas à l'ordre du jour... Sarkozy ne fait qu'appliquer son programme... par contre votera-il pour ou contre ce traité en qualité de député... là est la question. Au final, un écran de fumée... j'en parle demain plus longuement.