Même si il est vrai que je n'arrive pas à engager les réformes nécessaires - mais qui vous dit que je souhaite vraiment le faire ?- que je suis plus dans la représentation, dans l'apparence que dans l'action, ma position présidentielle et mon talent pour me vendre font que je suis installé pour longtemps dans une situation très confortable sur le plan de la popularité.
Mon opposition ? Elle n'est pas à gauche. Après avoir siphonné le réservoir idéologique du Front National, pour l'utiliser à mon profit, durant la campagne, et assurer ainsi mon élection, j'ai ensuite siphonné le réservoir humain du PS.
Rien à craindre de leur part. Ils ne sont plus crédibles, ou si peu, et si un discours intelligent s'y faisait jour, il aurait du mal à transpercer dans le brouillard épais qui enveloppe la gauche. J'ai su récolter les fruits de l'autisme et de l'incapacité des socialistes français à se remettre en question. Et mantenant, j'en profite pour leur faire faire un glissement idéologique, toujours plus vers moi ... Du caviar, j'vous dit ! Je joue sur du velours.
Mais alors, me direz-vous, où se situe donc vos opposants ? Au Centre ? Non, mon hold-up y a également réussi de façon éclatante grace à l'ersatz que l'on appelle, par pudeur, Nouveau Centre. Morin All Stars aurait fait un peu déplacé. De son coté, le modem est complètement aux fraises, inaudible.
Mais où alors ? Où est la menace pour moi ? A droite. Oui. Villepin est mon principal ennemi, mais il est bien englué sur le plan judiciaire et reste très peu dangereux.
En fait, mon principal ennemi, il est à l'Elysée. C'est une bombe à retardement. Quand je vous dis que Cécilia n'a de comptes à rendre à personne c'est clair, non ? Elle est incontrôlable. Et après, c'est à moi d'improviser pour essayer de préserver un semblant de crédibilité. Mais vais-je réussir à récupérer le coup les prochaines fois ? Dieu seul sait ce qu'elle me prépare ...
Je suis sous influence matriarcale. C'est mon histoire personnelle qui veut ça. Les femmes au caractère fort et bien trempé m'ont toujours entouré, rassuré.
Regardez Rachida par exemple. Il va falloir qu'elle fasse attention devant Cécilia. Quand elle parle de moi comme ça, me qualifiant de «Suprême légitimité», vous n'imaginez pas quel effet ça me fait. J'adoooooore....
Elle me connait bien, elle sait comment me prendre, me flatter, me toucher en plein coeur. Quand elle parle de moi, ce sont des mots doux qui résonnent à mes oreilles...
Et puis oui, après tout, ne pensons pas aux esprits chagrins qui viennent me gâcher le plaisir par des considérations constitutionnelles sur la séparation des pouvoirs. Prenons le plaisir là où il est dans l'instant présent. Carpe diem ! Après tout, rien ne dit que ça va durer...
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 11 juillet à 16:04
Quand on utilise les mots de l’adversaire, son univers mental, c’est que la situation politique semble compromise. La gauche de gouvernement dérive depuis...