Manifestation de vaches contre les modifications écologiques des ruminants

7 février 2011

Téléguidées par l'association « Laissez-les péter » des dizaines de milliers de vaches colorées ont envahi les rues de Paris. Les militants de la cause animale entendent ainsi protester contre les REM (Ruminants Ecologiquement Modifiés) qui, en modifiant le fonctionnement intestinal des bovins, doivent diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

« J'arrangeais des fleurs dans ma boutique située sur les Champs-Élysées quand un bruit m'a fait lever la tête. J'ai alors vu une vache bleue qui me regardait dans les yeux. Elle m'a fait un clin d'œil avant de partir rejoindre ses compagnes qui arrivaient de partout. C'était étrange. Les vaches étaient calmes, flegmatiques. On aurait dit qu'elles connaissaient Paris. » Comme cette fleuriste de nombreux témoins ont été surpris par l'arrivée massive de vaches dans la capitale. Ils semblent avoir apprécié l'originalité de la chose même si l'événement a embaumé le huitième. Toutes les vaches ayant été programmées pour se soulager devant Matignon, elles ont créé une bouse géante !

Pendant ce temps, les militants de « Laissez-les péter » téléchargeaient leurs revendications sur les portables des passants. La principale est que l'on arrête les manipulations sur les animaux et en particulier sur les vaches. S'ils admettent que les ruminants lâchent des gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement planétaire, ils considèrent que la solution envisagée va créer plus de problèmes qu'il n'en résoudra. « Les politiques avancent avec la tête dans la sable. Ils ne voient que l'aspect positif des REM : le changement du système intestinal supprime les flatuosités des bovins. Ayant satisfait leur bonne conscience écologique, ils ignorent les aspects négatifs. Pourtant, ils sont de taille. Outre la diminution de la qualité de la viande et de la quantité de lait, les REM ne pourront plus se nourrir d'herbe. Ils seront alimentés par de la nourriture industrielle fabriquée dans des usines dégageant des gaz à effet de serre. En résumé, c'est de l'écologie autruche. On a un bien pour un double mal », explique Roberto Soon, le leader du mouvement.

Laissez-les péter demande aussi que l'on mette un terme au pucage des animaux. Lancé au début du siècle, il a connu deux phases. La première a consisté à identifier, recenser et localiser les animaux. L'objectif, était en cas d'épidémie, de repérer rapidement les animaux malades. La deuxième fut le téléguidage des animaux. Finies les sorties aux champs pour déplacer les bêtes, les éleveurs les commandent depuis leur console. Des puces RFID implantés dans l'oreille des animaux les orientent vers la destination choisie. « C'est en piratant le grand réseau animal que l'on pu faire venir toutes les vaches à Paris. Notre but est de faire prendre conscience du danger de ces puces », dit Roberto Soon en ajoutant que les derniers RFID permettant de changer les couleurs des peaux, ils ont colorié les vaches pour augmenter l'impact du mouvement.

Anne-Caroline Paucot