Tico, rue Mermoz, 75008 Paris : sympatico, avec un grand potentiel

Publié le 03 novembre 2009 par Chrisos

Tico, restaurant, brasserie, bar.
38 rue Jean Mermoz, 75008 Paris.
Tél. : 01 47 42 64 10. Site Web.

Tico est une nouvelle adresse ouverte fin octobre 2009. La presse professionnelle n’y est pas encore allée (enfin si, le FigaroScope, après première publication de cet article), mais on en parle déjà sur certains blogs : quelques photos sur les Petites Chroniques Gastronomiques, sur the Streets, et quelques mots chez CuisinerenLigne. Je suis passé de nombreuses fois à côté, pendant les travaux, sans vraiment me douter qu’il allait s’agir d’un restaurant. C’est en échangeant avec Stéphane, de CuisinerenLigne, que m’est venu l’envie d’y déjeuner.

L’entrée est un peu déroutante au départ : il y a un demi-étage par rapport à la rue. Une fois la porte franchie on a un peu l’impression d’être dans un hall d’entrée d’immeuble de bureaux, mais non, c’est bien ici que ça se passe. Tout de suite à droite, un ascenseur permettant aux personnes à mobilité réduite de passer d’un niveau à l’autre : niveau 0, l’entrée, +1/2, le restaurant, -1 les WC (très larges, un boulevard) et le bar/lounge. Arrivé en haut des marches, je demande une table pour un couvert.

Je suis accompagné dans une grande salle qui doit bien pourvoir accueillir une grosse soixantaine de couverts à la fois. L’espacement entre les tables est convenable, il y a pas mal d’espace entre les tables qui ne sont pas côte à côte. L’ambiance est plutôt claire et vivante, c’est agréable de ne pas être dans un énième endroit beige, taupe ou anthracite… Aux murs, quelques toiles grand format apportent un peu plus de couleur et de vie.

Service féminin plutôt gentil et voulant bien faire, motivé. Le responsable de salle (ex Maison du Danemark) n’a pas du me trouver à son goût puisqu’il préféra parler à presque toutes les tables sauf à moi. Pas bien grave, il a quand même eu la délicatesse de présenter des excuses pour le petit retard du soufflé, à la fin.

La carte est assez éclectique. On retrouve ce qui ressemble à des classiques au premier ordre :  carpaccio, le Burger (légèrement revisité), côte de boeuf (black angus US), des pâtes, un foie gras, de la volaille des poissons et deux salades. En fait, au prime abord, on a l’impression d’être dans une autre brasserie passe partout de plus. En fait, c’est mieux que ça : ça a l’air classique, mais il y a à chaque fois une touche d’innovation et de personnalisation (le chef est un ancien de chez Rostang). Bref, sous une apparence lisse, il y a en fait pas mal de personnalité. Les tarifs sont en ligne avec le quartier : pas donné, avec une entrée, un plat et un dessert on s’en sort à partir de 45€.

Quelques vins au verre (des noms assez connus et rassurants) pas forcément donnés (à partir de 6€, il me semble), mais très bon système (à la Lavinia) permettant de conserver les bouteilles au frais et d’extraire le vin par un robinet.

Un verre de Côte de Beaune (rouge,  6€), et une carafe d’eau pour accompagner. Le vin était un peu froid au départ, arrivé à bonne température, il s’est avéré agréable.

Le pain est classique et nickel, de chez Poujauran.

Je me laisse tenter par le pressé d’artichaut et foie gras, pain feuilleté aux épices (19€), accompagné d’une sauce rouge fraiche et légèrement relevée, dont je ne me souviens plus de la composition exacte. Le foie, une entrée de brasserie par excellence. Ici, il est loin d’être banal puisque la tranche de foie gras est entrecoupée d’artichaut pressé. C’est bien fait, servi à bonne température et c’est bon! Le pain feuilleté (en escargot), assez dense, change des ennuyants toasts. Et puis cette petite sauce apporte un léger coup de fouet exhausteur des papilles. Un très bon début!

La clientèle n’est pas forcément très jeune. À ma gauche, un groupe de bientôt quinquagénaires qui se retrouvent entre anciens camarades et/ou collègues entre Paris, Londres, NYC ou Hong Kong. Plus loin, un ami du patron qui déjeune avec son associé, encore plus loin, d’autres repas d’affaires, ou alors quelques couples d’un certain âge, de passage dans le quartier pour du shopping ou des galeries d’art. Pour rajeunir un peu la clientèle, une formule déjeuner (entrée+plat ou plat+dessert, et éventuellement un verre de vin et ou un café un peu en dessous de 25€) pourrait fonctionner.

Après un début prometteur, j’ai hâte de voir la suite : « Tico Burger, boeuf et canard, foie gras, sucrine, marmelade d’oignons rouges » (21€). Je récolte un gros couteau à viande « pas de chez nous ». Amusant.

Le Tico Burger arrive, sobre, zen, au milieu d’une grande assiette. Piqué de haut en bas pour lui garder sa tenue le temps du transport depuis la cuisine. Deux traits assez épais de sauce rouge genre ketchup++. Bun de chez Poujauran, avec une beau morceau de foie gras (frais, cuit) sur un beau morceau de viande. Les oignons rouge et la salade apportent une jolie sensation de fraicheur et de légèreté.

Les frites, apportées dans une petite casserole en étain cuivre sont tout à fait honnêtes, même si elles sont trop régulières à mon goût!

Encore un classique revu et amélioré,  pour un résultat qui ne déçoit pas. On sent la qualité et l’envie de faire plaisir.

Alléché par le soufflé au Grand Marnier, j’hésite un peu. À la fois parce que j’ai très bien mangé déjà (en qualité et en quantité), mais aussi parce qu’un soufflé, c’est toujours délicat, tellement simple à louper. Mais bon, je me sens en confiance, l’entrée et le plat étaient très bien maitrisés, je prends le risque.

Alors oui, il a mis un moment à venir, le Maitre d’Hôtel s’en est même excusé, mais ça fait partie du jeu. Un soufflé, ça prend du temps, un peu de patience. Une patience récompensée, puisqu’en plus d’avoir une belle gueule, le soufflé (10€), servi dans une autre petite casserole en cuivre, est bon. Et ça, en général, c’est plutôt rare et je pense que cela mérité d’être signalé, puisque c’est un gage de qualité, de maitrise, et c’est aussi un révélateur. Ce n’est pas une brasserie/restaurant quelconque, ils ont la prétention de faire mieux et je les félicite.

Pas de café, comme d’habitude, ce qui ne me prive pas de ces deux mignardises. Pas fan du pavé multi-couches parce qu’assez riche en café, mais la sucette à la crème au chocolat est extra! Là encore, un détail, bien sur, mais qui prouve que l’on est entre de bonnes mains.

56€ pour ce déjeuner qui sort de la routine, ce n’est bien sur pas pour tous les jours, mais pour s’accorder une pause détente et gourmande une ou deux fois par mois, à midi, ça le fait tout à fait. Je reviendrai!

Quelques modifications ont été apportées le 12/11/2009, j’avais rapidement confondu cuivre et étain et abusé du terme brasserie.

Rédigé par chrisos