JAKARTA, 19 nov 2009 (AFP) - Le film-catastrophe "2012", qui raconte la fin du monde, rencontre un immense succès en Indonésie mais n'est pas du goût de religieux musulmans indonésiens qui déconseillent de le voir en y voyant une "provocation" vis à vis de l'islam.
Le dernier film d'Holywood à grand budget fait salle comble dans les cinémas de Jakarta depuis sa sortie et se vend déjà en DVD version piratée, a constaté l'AFP.
Son lancement a bénéficié de la controverse soulevée par certains responsables religieux dans le plus grand pays musulman du monde, qui ont publiquement exprimé leur trouble.
Le Conseil national des Oulémas, plus haute instance religieuse, semblait divisé sur l'opportunité d'émettre une fatwa (avis juridique) contre le film, comme l'a déjà fait l'une des branches locales.
"L'islam n'autorise pas à visualiser ou à prédire la fin du monde. C'est un secret de Dieu", a expliqué le président du Conseil, Amidhan. Pour cela, "je crains que le film ne déforme la foi des croyants".
Il a également regretté que "2012" montre "la destruction de mosquées et de la Kaaba (à La Mecque), mais pas d'églises". Ces scènes auraient "dû être coupées par la censure indonésienne", selon lui.
Dans un cinéma de Jakarta, le film, et son message, ont été plutôt applaudis jeudi après-midi. "C'est un beau film et, contrairement aux craintes du Conseil des Oulémas, il a renforcé ma foi", a témoigné Ian Ramelan, un agent d'assurance de 49 ans.
Il est peut être "controversé aux yeux de certains mais c'est juste un nouveau film-catastrophe", a relativisé un étudiant de 22 ans, Rafi Gamal.
En tête au box-office nord-américain, "2012", signé Roland Emmerich, a entraîné une mise au point de la Nasa contre les prophéties sur lesquelles se base le film et qui sont propagées sur internet.