Un « rapido » par TWIN
Quelques extraits et une bande annonce suffisaient pour me marquer et me convaincre que ce n’était pas un film pour moi. Les mois passant et la curiosité aidant, je me suis laissé tenter.
Et ce n’est toujours pas un film pour moi.
Dans le sens où c’est sans aucun doute le film d’horreur le plus éprouvant que j’ai jamais
vécu – une horreur sauvage, affreusement naturaliste, dégueulasse de crédibilité et de détail émotionnellement hallucinant quant au destin de nos personnages. Par contre, c’est vraiment un
excellent film, très efficace. Un premier acte qui pose les bases d’un suspense croissant et dont les personnages, finement croqués, suscitent des identifications rapides. Un second acte, celui
du massacre, où l’horreur inouïe d’un quotidien extraordinaire se déchaîne et dont certaines images m’ont traumatisées au point de m’obliger à pauser le film pour souffler et respirer (le flingue
qui vise la tête de cette mère désespérée et qui sait ce qui va lui arriver… la détonation mortuaire). Un dernier acte, libérateur, d’une violence encore plus extrême, où tout est permis, où le
personnage, tout comme le spectateur, revient à l’état animal. Quand tout est fini, alors que l’on s’éveille du cauchemar, je me rends compte que j’ai été fabuleusement manipulé pendant 100
minutes par un habile et prodigieux faiseur, à la caméra géniale. Tout serait encore plus fascinant sans ce court épilogue et son inutile dernier plan, plus racoleur qu’autre chose, et si cette
brutalité avait pu être expiée par un minimum de fond, d’ancrage et de réflexion sur un tel déchaînement de violence.
DVD zone 1 : Master parfait, mais quelques plans à la compression très défaillante. VO 5.1 assourdissante et qui contribue grandement à l’immersion dans cette folie meurtrière. Commentaire audio informatif et enjoué, quoiqu’un peu limité, du réalisateur, du directeur artistique et de la productrice. Second commentaire de Wes Craven inutile et soporifique. Long et passionnant documentaire sur les effets spéciaux, visuels, cascades et autres maquillages, toujours sans aucun recul sur la violence du film (à l’exception d’un Greg Nicotero qui dresse un bref sentiment). Journaux vidéo sans intérêt. Clip, BA.