J'avais pourtant vaguement survolé trois de leurs albums depuis Here Comes The Indian sans y trouver la moindre satisfaction. Il était donc logique d'ignorer Strawberry Jam en 2007. Ma curiosité m'avait cependant jouée un mauvais tour cette même année en me laissant jeter un coup d'oeil à Panda Bear, un projet de Noah Lennox, un des membres d'Animal Collective. Vous l'avez deviné : le constat était le même (voire pire) que pour son grand frère.
Et voilà qu'en ce début d'année, notre collectif animal nous sort un neuvième album en pas plus d'années, accompagné de sa fameuse pochette qui fait mal aux yeux. Sans surprise, Pitchfork leur donne un gentil 9.6/10. Le petit chouchou de la classe a encore eu la meilleure note. Ca m'étonnerait pas que son papa couche avec la maîtresse.
Mais alors qu'elle avait été discrète pour les précédents, la blogosphère est cette fois tout en émoi à l'écoute de Merriweather Post Pavilion. Que se passe-t-il ? Y aurait-il une véritable révolution ou bien le papa aurait-il couché avec tous les blogueurs ? Cette histoire devient donc embêtante pour moi car je ne comptait pas écouter cet album. Mais c'est plus fort que moi, ma curiosité est trop grande : je me sacrifie. Et pour être sûr de ne pas me laisser tromper par un premier sentiment, j'ai écouté cet album de très nombreuses fois ces dernières semaines. Masochiste ?
Ca démarre plutôt bien avec In The Flowers dont les premières minutes me font passer à Pink Floyd. Paraît-il que cet album est plus "accessible" que les précédents. Ce premier extrait le confirme en tout cas avec une chanson plus structurée qu'à l'habitude. Puis vient My Girls, plus rythmée, plus dansante, avec des instrumentations plus variées, plus expérimentales, mais tout en restant dans un périmètre modéré. Jusqu'ici, tout va (à peu près) bien.
Les deux chansons suivantes (Also Frightened et Summertime Clothes) n'atteignent pas des sommets mais passent pas trop mal. Mention moyenne. C'est en fait Daily Routine qui m'oblige à ressortir mes vieilles pensées. 5 minutes et 48 secondes d'ennui. On attend la fin ou on clique sur le bonton "Next" de son lecteur MP3. Heureusement suit Bluish, peut-être bien ma chanson préférée de l'album, qui possède notamment une mélodie intéressante.
La suite ne confirme cependant pas. Les quatre chansons suivantes représentent ce que je n'aime pas chez Animal Collective : cette volonté d'écrire des chansons sans véritable structure, trop expérimentales, au détriment de la mélodie et du plaisir d'écoute. Avec tous ces mélanges de sons bizarres et de rythmes, on obtient un genre de patchwork ou crumble musical qui ne me plait pas beaucoup. Avec Animal Collective, j'ai l'impression qu'on est arrivé à un niveau où ce n'est plus vraiment le plaisir ou la beauté qui nous séduit, mais plutôt la curiosité, l'expérimentation ou la découverte, de la même manière qu'il en est avec toute autre forme artistique en fait. Dans la forme artistique qu'est la musique, ce n'est pas forcément ce que je recherche en priorité.
Au final, après de nombreuses écoutes, je dois dire que, sans surprise, je n'ai pas été convaincu par Merriweather Post Pavilion. Certaines chansons sont assez bonnes mais, personnellement, je n'accroche vraiment pas à leur style même si j'arrive à comprendre que certains y trouve du génie. Je sais pas si vous me reprendrez à écouter un de leurs albums !
Note : 11/20
Audio :
[mp3] Animal Collective - Bluish (retiré)
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