- Il paraît qu'Oasis s'est séparé.
- Ça fait 3 fois qu'ils se sont se séparés.
- Oui mais ils ont beaucoup souffert. Non mais sans dec, cette fois il paraît que c'est sérieux, Noel il a même posté un message sur le site officiel du groupe.- Ah ah, bon peut-être bien que c'est la bonne cette fois ! Putain c'est pas trop tôt !- C'est clair, ils auraient dû s'arrêter en 94 après "Definitely Maybe".
- Oh quand même, t'es méchant, "(What's The Story) Morning Glory" c'était pas mal non plus.- Ouai, bon OK, admettons, ça me rappelle les bons moments des années collège.Voilà le genre de conversations qui a du tourner ces derniers jours après l'annonce du split de l'un des groupes les plus importants de ces 15 dernières années. Noel qui se casse, on voit pas trop comment le groupe pourrait survivre vu que c'est lui qui faisait tout, son frère se contentant de chanter comme il peut et de faire la rock star, tandis que les autres musiciens n'étaient qu'intérimaires.
Mais il y a quand même quelque chose qui va me manquer : les interviews et toutes les déclarations à la con de Noel et Liam dans les médias. Ça balance, ca provoque, ça se fout de la gueule de tout le monde, ça n'en a rien à foutre de tout, ça raconte connerie sur connerie. Chaque sortie médiatique de l'un d'eux est à chaque fois un petit moment de plaisir pour moi.
Dernièrement, on m'a fait passer (merci Thomas) un lien des Inrocks qui ressortent une vieille interview des deux lascars datant de 1994. C'est un vrai bijou. Ca fait tout de même 5 pages donc si vous avez la flemme, je vous ai sélectionné un petit Best Of...
Liam - Alors maintenant, bien sûr, tous les blaireaux de la ville disent qu’ils nous suivent depuis le début, qu’ils ont toujours su que nous percerions. Mais en vérité, Manchester ne nous a jamais soutenus. Il y a un an, nous y donnions nos concerts les plus cafardeux, devant des salles vides.
Vous avez fêté votre retour à Manchester par un concert à l’Haçienda, la salle mythique de la ville. Ce lieu a t-il une signification particulière pour vous ?
Liam – Aucune. C’est juste un pauvre club, une boîte de nuit. J’en ai rien à branler de ce genre de symboles. Le groupe d’aujourd’hui dans la salle d’hier, le renouveau de Manchester, le réveil du rock : que des conneries ! New Order, Factory, l’Haçienda n’ont jamais rien eu à voir avec ma vie. Factory ne m’a jamais rien apporté, hormis le premier album d’Happy Mondays. Joy Division, pour moi, c’est du vent. Quatre putains de raseurs de leur mère, des connards morbides.
Aujourd’hui, tu es ami avec Shaun Ryder, l’ancien chanteur d’Happy Mondays.
Liam – (Outré)… Pas du tout ! C’est lui qui voudrait devenir pote avec moi, mais je n’ai pas l’intention de le laisser faire. On ne devient pas mon pote comme ça, simplement en claquant des doigts ou parce qu’on a été célèbre quelques mois dans sa vie.
Noel - Grâce à mes chansons, j’aurai les drogues et les filles, toutes ces choses qui vont de pair avec la notoriété. Pour pouvoir tirer un coup, il faut écrire de bonnes chansons. Et je peux te dire que les mecs d’Happy Mondays ne doivent pas baiser très souvent en ce moment.
Liam - Je voulais entendre de la bonne musique. Et comme ces connards d’Inspiral Carpets étaient incapables de pondre la moindre chanson décente, je me suis mis au boulot moi-même. Je me suis dit : puisque personne n’écrit les chansons que je veux entendre, je vais les écrire moi-même !
Liam - Il n’y a aucun talent à avoir pour devenir chanteur de rock. Tu montes sur une scène, tu te plantes devant le micro. C’est tout.
Liam – Nous étions un groupe de merde. Nos chansons étaient pourries – c’est Bonehead (guitariste rythmique d’Oasis) qui les écrivait, un vrai désastre…
Noel - Et lorsque je suis entré dans son groupe, nous avons passé un pacte. Liam m’a dit “Dans ma vie, je ne chanterai que tes chansons et celles de John Lennon.” Alors j’ai répondu “Moi, je ne vois personne d’autre pour chanter mes chansons : ce sera toi ou John Lennon.”
Pourquoi Noel ne s’est-il pas impliqué dans Oasis au moment où Liam formait le groupe ?
Liam – Parce que personne ne le lui a demandé.
Alors pourquoi s’est-il joint au groupe, quelques mois plus tard ?
Liam – (Parfaitement sérieux)… Parce que je le lui ai demandé.
Noel – Ces petits cons jouaient comme des billes, il fallait que je fasse quelque chose pour eux. Mais à mes conditions : je devenais le chef incontesté.
Liam: L’album des Stone Roses, quelques disques des Beatles et Definitely maybe : avec ça, je peux partir vivre sur une île déserte… Aujourd’hui, je n’écoute plus les disques des Smiths – trop maniérés, pas assez sexy. J’ai toujours pensé que Morrissey était un gros connard. Sans lui, les Smiths auraient constitué un bien meilleur groupe. Par contre, Johnny Marr est l’un des héros de la famille Gallagher.
Lorsque vous parlez des Beatles, vous ne citez jamais McCartney.
Liam – Je n’ai jamais pu l’empiffer, celui-là. Pour moi, c’est celui qui écrivait les chansons de pédé, les trucs mollassons
Noel – Je voulais voyager, voir le monde. Liam portait encore des couches mais moi, je rêvais d’aller en Amérique. Je suis donc devenu roadie pour ces crétins d’Inspiral Carpets – j’accordais leurs guitares, je portais leur matériel. Un groupe de merde, mais qui m’a permis de faire le tour du monde. Je savais que je finirais à la place de ces idiots.
Tu as eu d’autres boulots ?
Noel – J’ai tout fait : promené des chiens, lavé des vitres, vendu des fruits sur le marché. J’ai même été l’un des derniers ramoneurs du pays. On m’a décerné un certificat pour ça.
Quel genre de vie préfères-tu ?
Liam – L’expérimentation, les risques, l’aventure. Et autant de filles que possible. T’as vu les groupies qui nous suivent ? Eh bien moi, j’aimerais qu’on en ait encore plus. Des nanas, on n’en a jamais assez. Il m’en faut plus, toujours plus !
Noel – En ce moment, rien qu’en Angleterre, j’ai huit copines. Bon, c’est un peu dur à gérer. Je peux en voir une par jour, mais le dimanche, c’est le bazar : je suis obligé de m’en taper deux dans la même journée. Elles veulent juste aller en coulisses pour se faire tirer par le guitariste d’Oasis. C’est ça, le rock’n’roll. Rien d’autre que ça. Les filles, ça nous fait une occupation après les concerts.
Noel – Je me suis fait virer à 15 ans, pour avoir balancé un pot de fleurs sur la tête du directeur. Auparavant, j’étais plutôt du genre calme, mais ce jour-là j’ai craqué.
Liam - Et crois-moi : aucune autre drogue ne vaut la colle. Je me fous de la cocaïne, mon truc à moi, c’est la colle.
Liam – Quand je pars en tournée, j’emmène ma colle avec moi. C’est mon truc, ça me suffit amplement.
Liam - Désormais, je suis obligé de faire un peu plus attention à mon image. Alors j’ai réduit ma consommation d’alcool. Après des années au gin tonic, je marche plutôt au Jack Daniel’s. Mais sans excès : jamais plus d’une bouteille par jour.
Liam - Cette appartenance au peuple, aux idées de gauche, c’est un truc ancré en nous, mais pas au point de me donner envie de voter. Dans ma vie, je n’ai jamais voté. Je n’ai jamais fait confiance à ces enculés de politiciens.
On dit que vous passez votre temps à vous battre. Cela peut-il mettre le groupe en danger ?
Liam – Foutaises ! Quand mon frère est con, je lui en colle une. Et si je déconne, il m’en colle une. Quoi de plus normal ? Nous sommes frères et tous les frères agissent comme ça. Hier soir, on s’est engueulés pour le prix d’une boîte de haricots blancs.
Noel - Dans le groupe, c’est moi le boss. Et ça ne changera plus. Liam a été conçu pour être une rock-star. Sa place, c’est sur le devant d’une scène avec un micro dans les pognes. Le reste du boulot, c’est moi qui m’en charge.
Noel – Le petit a écrit deux textes pour Oasis, il y a deux ou trois ans. Je lui ai dit d’arrêter immédiatement, il n’est pas fait pour écrire.
Noel - Or, les autres idiots étaient incapables de jouer mes chansons. J’ai donc fini par tout jouer moi-même : batterie, basse, guitares et clavier. C’était le seul moyen pour faire sonner ces putains de chansons.
Honnêtement, il y a six mois, vous attendiez-vous à un tel raz de marée ?
Liam – J’ai toujours su que nous serions énormes. Comment douter de telles chansons ? Elles sont si… universelles ! Ce qui m’a surpris, c’est la vitesse du phénomène : je pensais être une star au deuxième album, pas dès le premier.
Liam - Maintenant, si Oasis doit finir dans le mur, alors je crèverai en même temps que le groupe. Et si crash il doit y avoir, alors ce sera le plus beau crash de tous les temps.
Ça a beau être la 3ème fois que je relie cette interview, je suis toujours mort de rire :)