Toulon était fébrile : l'affaire concernant le trafic de diplômes agite les consciences et tout ce cirque empêcherait que le jugement se fasse « sereinement », a estimé la ministre de l'Enseignement supérieur. Valérie Pécresse avait en effet souhaité que l'on dépaysât la procédure disciplinaire, « compte tenu du climat régnant au sein de l'université ».
Hier, le ministère a ainsi confirmé que Paris IV serait en charge de cette histoire, rapporte l'AFP, et c'est le conseil national de l'Enseignement supérieur et de la recherche (ou Cneser) qui a remis dans les mains de l'université le dossier en question.
Laroussi Oueslati, ex-président de l'université de Toulon qui a démissionné vendredi ainsi que les deux autres vice-présidents, suspendus verront donc leur sort réglé par Paris IV. Selon un rapport d'enquête complémentaire, il apparaîtrait « que le président et son équipe de direction ont entravé l'enquête administrative, avec des mises à l'écart, pressions, intimidations et menaces de représailles à l'encontre d'enseignants-chercheurs et de personnels de l'université et une saisine de documents qui peut laisser supposer une tentative de destruction de preuves ».
Pour l'ancien président, toute cette procédure relevait plus du « procès d'inquisition ». Cette cabale proviendrait essentiellement de sa double implication « à la fois un acteur universitaire issu de la diversité - souvent attaqué par l'extrême droite dans sa ville - et un acteur politique de gauche en tant que conseiller régional de la majorité de Michel Vauzelle (président PS de la région PACA), dans un contexte de prochaines élections régionales », expliquait-il en octobre dernier.