C'est l'homme à tête de choux, et il sera à l'affiche dans les salles obscures le 20 janvier prochain. Mais c'est aussi le fumeur de gitanes et à ce titre, le métro parisien refuse catégoriquement que l'affiche présentant l'homme de profil laissant s'échapper des volutes de fumée soit placardée dans ses stations.
Motif ? La cigarette, c'est le diable... Pourtant, Gainsbourg sans ses cigarettes... Mais voilà : la régie publicitaire de la RATP, Metrobus, va se conformer à la loi Evin de 91 qui légifère sur la promotion du tabac - sous forme de campagne plaidant directement ou indirectement en faveur de la nicotine.
Joann Sfar, réalisateur du film est ulcéré : une insulte à la création, estime-t-il, plein d'orgueil. Et la société française One World Films qui gère production et distribution abonde en ce sens attendu que « cette décision dénature la représentation d'un des monuments de la musique française », affirme-t-elle dans un communiqué.
« Alors même qu'il avait été pris soin de ne faire apparaître aucune cigarette sur l'affiche, et que les nouvelles exceptions introduites pour assouplir la loi (jurisprudence Tati) nous laissaient espérer un peu de bienveillance, le service juridique de la RATP a répliqué que l'homme représenté sur l'affiche n'était pas Gainsbourg lui-même, mais l'acteur qui joue son rôle dans le film. »
Dans un entretien avec L'Express, le réalisateur sort son patch : « Moi, je fais un film avec pour thème Gainsbourg. Tout le monde sait que le personnage fumait beaucoup, c'est une chose qui n'a jamais été cachée. Je trouve qu'interdire la fumée de son clope c'est une façon d'infantiliser le public. C'est un phénomène qui vient des États-Unis. Plus on censure, plus on renie notre culture. C'est un peu comme si l'identité nationale était bafouée. »