La soirée du 18 novembre fait tâche dans l'actuel débat sur l'identité nationale.
En plein débat sur l'identité nationale, la soirée du 18 novembre pose problème.
Où est la France porteuse des valeurs universelles du sport quand il lui faut tricher pour gagner un match important ? Tricher dans des conditions extrêmes et de surcroît, symbole suprême, par l'intermédiaire du capitaine de son équipe nationale. Dans cette ambiance particulière, toutes les autorités nationales, politiques et sportives, approuvent de telles méthodes qui violent l'esprit du sport. L'identité nationale est faite de symboles à usages intérieur et extérieur. C'est un symbole pathétique qui est donné : il est possible de tricher pour "gagner" et chacun installe le "pas vu pas pris" comme règle de fonctionnement collectif.
Dans le même temps, la France connaît sur son sol les conséquences d'un match qui se déroule au Soudan et qui ne la concerne pas directement. Les conséquences d'une victoire donnent lieu à des explosions de violences comme si "être heureux" se témoignait en France par le fait de brûler la voiture du voisin ou celle d'un inconnu. Là aussi, triste sort que de voir un pays ainsi exposé au massacre d'un bien utile notamment pour travailler.
Deux exemples déchirent en une soirée la comédie des mots sur l'identité nationale : la main de Thierry Henry désacralise l'esprit sportif dans des conditions scandaleuses. Quant aux violences dans les villes de France en raison de la victoire de l'Algérie, elles montrent que rien n'a changé dans les faits. La violence intolérable règne toujours. Il suffit de la moindre étincelle pour la réactiver. Aucune solution durable n'a été mise en oeuvre.
Triste soirée pour "l'identité nationale".