La première chose qui me vient à l’esprit, c’est la bonne ambiance. L’humeur amicale générale, l’envie ressentie par tous d’en découvrir le plus possible de ces films coréens, et de le faire au milieu de cinéphiles plus passionnés, abordables et cool les uns que les autres. Pas de place pour le formalisme, mais une ouverture et une motivation qui pousse chaque jour à enchaîner les films avec plaisir.
Le second point, c’est la diversité qui a régné pendant le festival. Une sélection officielle partagée équitablement entre courts et longs métrages, et elle-même ouverte à tous les genres : fiction, documentaire, animation, polar, drame, comédie, sport… il y en avait pour tous les goûts. Parallèlement, les Regards Croisés entre courts français et coréens sur la thématique de l’homosexualité, l’instauration d’une section de films classiques (pour la première édition sous le signe du film de propagande), ou l’hommage rendu au cinéaste Lee Myung Se (je reste sceptique sur le choix de ce réalisateur, mais ses films furent pour le moins… instructifs) attestent de la richesse de l’offre proposée cette année.
C’est ce ressenti global qui a également rendu savoureuse la soirée de clôture. Le Jury Étudiant (autre nouveauté cette année) a choisi de récompenser, dans la section courts-métrages, le déstabilisant Too Bitter to Love. Pour avoir assisté à leurs délibérations, je peux vous assurer que les débats furent âpres pour attribuer le Prix 2009 à l’intéressant long-métrage Potato Symphony, qui doit cette récompense à l’acharnement avec lequel les garçons du jury ont défendu le film de Jeon Taek. Les filles poussaient de leur côté le décevant My Friend and His Wife, ce qui lui a finalement valu une mention spéciale.
Excellente initiative des organisateurs, les jurés avaient chacun préparé une question pour les cinéastes vainqueurs, qui ont été contactés quelques heures avant la cérémonie pour y répondre par téléphone, réponses écoutées et traduites dans la salle.
La saveur comique du film est irrésistible, dans sa propension éhontée et hilarante à exacerber le sentiment patriotique par touches amusantes : les méchants arborent une étoile rouge très… communiste, les gentils coréens sont beaux, alors que les étrangers sont plus laids les uns que les autres (mention spéciale au japonais au nez crochu et dents proéminentes !)... C’est kitsch et souvent jubilatoire, belle manière de baisser le rideau sur le Festival.
Un Festival qui certes n’aura pas su m’offrir ailleurs qu’en ouverture, avec Breathless, un vrai film coup de cœur m’ayant retourné, d’autant que celui-ci m’avait déjà retourné en juillet dernier. Mais la manifestation a montré suffisamment de bons films, proposé assez de rencontres stimulantes, et offert un visage suffisamment humain pour qu’une hâte m’assaille : remettre ça l’année prochaine.