En dépit des chiffres dramatiques rappelés par M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, d’une situation qui s’aggrave en raison de la crise financière internationale et des premières manifestations tangibles du réchauffement climatique, il ne restera de ce sommet que des vœux pieux sur la volonté une fois de plus exprimée d’éradiquer la faim dans le monde. De surcroît, aucun calendrier n’a été fixé pour parvenir à ce résultat.
Car la faim dans le monde, c’est, écrivait en 2008 Jean Ziegler, ex rapporteur de l’ONU pour le droit à l’alimentation, dans son dernier livre « L’Empire de la honte », “923 millions d’êtres humains qui ne mangent pas chaque jour à leur faim ; c’est un enfant qui meure toutes les 5 secondes et 100.000 personnes qui meurent chaque jour, ou de la faim, ou de ses conséquences immédiates. Sans parler des ravages que font les carences alimentaires sur le développement physique et intellectuel des enfants malnutris.”
Aujourd’hui, ils sont désormais plus d’un milliard d’êtres humains à souffrir de ce fléau dont les enfants sont les premières victimes. Il fallait dix ans à raison de trois milliards de dollars par an pour venir à bout de ce drame insupportable. Autrement dit, quasiment rien en regard de ce qui a été accordé aux banques pour les sauver de la faillite. C’était encore beaucoup trop.
Et pendant ce temps là, notre président était dans les préparatifs de son voyage semi-privé (comprenez par là qu’il est en vacances, mais que c’est le contribuable français qui paye les frais du déplacement) en Arabie saoudite, accueilli à bras ouverts par le roi Abdallah dans un de ses palais des mille et une nuits en plein désert. Alors les pauvres et les affamés… ils peuvent attendre !
Reynald Harlaut
Parti de Gauche