A cause d’un souci technique indépendant de sa volonté, le Domenech show n’a pu diffuser sa fin surprise. Mais c’est bien terminé.
Tout le monde attendait les vérités samedi, mais l’avant-dernier épisode est toujours une merde, a priori sans rebondissement. Sauf que la victoire 1-0 en était un. Il fallait bien attendre ce mercredi pour voir la fin interdite du Domenech show, tout le monde s’est laissé endormir par une douce euphorie. Le début de semaine de préparation a été parfait, les Français disent regretter d’avoir à gérer ce 1-0 sans y croire, technique individuelle de St Ledger oblige. 1-0 et pas 2-0, rappelons-le, le plat du pied de Gignac à Dublin n’à rien à voir.
Chausse-Trap
Deux ans, quatre voire six pour certains, le travail de toute une carrière devait trouver son résultat ce soir pour Raymond. Lancer la rumeur Houiller pour le remplacer a un prix : il faut frapper plus fort. Le match aller a servi à ça, le précipice s’est éloigné en apparence mais aligner Escudé ou Squillaci, ça donne de l’élan. Deux ans à se faire critiquer sur le jeu, sur les choix tactiques, sur les leaders sabotés, sur ses foutages de gueule répétés, sur ses listes noires.
Et un match pour l’apothéose finale et totale : Gignac est titulaire, Benzema sur le banc et il ne s’échauffera jamais contrairement à Sissoko et Rémy. Gourcuff est sur la pelouse, pas Zidane, la France joue à 10. Govou et Malouda seront là pour jouer les héros, au cas où les jeunes stars françaises n’auraient ni le niveau ni le talent pour être décisifs. Sinon, les deux Diarra ne récupèrent pas un ballon, Lassana finit même par copier les passes d’Abidal. Lizarazu aura beau répéter mille fois que pourtant, « ils jouent tous la Ligue des Champions », Escalettes est toujours président de Fédé. Derrière, Gallas profite de l’occasion pour révéler son terrible secret : il n’a pas les épaules pour être un patron, c’était donc des épaulettes en polystyrène sous son maillot et il ne les a pas prises, une fois de plus. Heureusement, Squillaci est là, non c’est pas une vanne. France-Bulgarie n’est plus si lointain, le souvenir se rapproche et finalement, ce n’était pas un si mauvais match. La France est derrière son équipe, le public siffle, et Astorga s’étonne : « Tout le banc français est nerveux mais Raymond Domenech a l’air très tranquille. »
Thierry l’affront
Ce que les Irlandais n’ont pas prévu, c’est l’imprévisible. Avoir beaucoup d’occasions, ça ne leur arrive jamais, marquer deux buts c’est très rare, comment savoir ce qu’il faut faire ? Trois duels avec Lloris ne suffiront pas, le gardien français a beau être traité de Barthez, même Coupet aurait pu toucher la balle. La suite, c’est une prolongation de la peur pour l’Irlande qui a foutu en l’air toute seule sa qualification et c’est aussi l’arbitre qui arrête sa carrière en pleine prolongation. Henry s’appellerait presque Diego s’il savait encore dribler, il ne sait plus que tricher, c’est toujours ça de plus que les autres. Gallas passait par là. De rage, Domenech félicitera les Irlandais et dira à Astorga qu’il n’a jamais eu peur. Astorga ne lui parlera pas du match. Escalettes peut se représenter.
Vous avez posé vos questions sur [email protected]
Le Trap est-il le meilleur entraîneur ou un escroc ?
Difficile à dire. Domenech et Laurent Blanc n’ont pas le même avis.
Est-ce que Gignac a le niveau ?
Vous avez vu le match.
Gourcuff est-il entré en jeu trop tôt ?
Vous avez vu le match.
Quand même, à quoi a-t-il servi sur le terrain ?
C’est un vrai beau gosse.
Pourquoi la France n’a-t-elle pas pu mettre son jeu en place ?
Amusant.
C’était une vraie question. Vous pensez qu’il n’y a pas de jeu ?
Revoyez tous les matches.
Mais alors, qu’est-ce qui reste à une équipe à la dérive pour s’en sortir ?
Son gardien, le pied droit de Duff et l’arbitre.
Est-ce que ça servait à quelque chose de poser des questions ?
Non.