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Au bord de la mer d’Arabie

Publié le 19 novembre 2009 par Wilverge

Au bord de la mer d’Arabie
Kochi, Inde
Une presqu’île avec plus de chèvres dans les rues que de rickshaws, moi ça me plaît. Plus de béguètements que de « taxi master, where are you going?» ça sonne doux à mon oreille.
Pour s'y rendre, nous consultons l'office du tourisme de Madurai. Juste à côté d'un hangar, un homme est assis derrière un bureau de tôle. Sur les deux questions que nous lui posons, les deux réponses se trouvent à être erronées. Bonne moyenne.
À la gare locale de bus, on nous vend deux billets pour le voyage de nuit quittant la ville à vingt et une heures à bord d'un véhicule « super deluxe » écrit en gros caractères. Wow, pour cinq dollars chacun, le luxe est abordable pensais-je!
À vingt et une heures, lorsque le bus entre en gare, je me dis tout à fait autre chose. La notion de luxe est très relative dans ce monde et ce que je vois n'entre pas dans mes critères. Un vieux bus de ville avec sièges en cuirette qui ne s'abaissent pas, c'est bien pour quelques heures, mais, pour y passer la nuit, c'est autre chose. Et comme il n'y a pas d'air climatisé, les fenêtres sont grandes ouvertes offrant gracieusement les moustiques en prime de confort. Bonne nuit Nad…
Tout le trajet, nous sommes réveillés par les gens qui embarquent et descendent accompagnés de l'allumage des néons pour ne rien manquer de ce qui ce passe.
Au matin, le vieux monsieur en jupe blanche à côté de moi m'observe attentivement, penché vers moi, les yeux écarquillés. Il me regarde ainsi une bonne vingtaine de minutes manger ma collation. De chaque bouchée, il n'a rien manqué. Je comprends comment les animaux au zoo se sentent lorsqu'ils mangent leur repas sous l'œil des visiteurs. Je ne suis pas sûr que j'aime ça?
Kochi est une ville indienne qui n'en est pas vraiment une. Propreté, calme, bâtisses de style colonial portugais, hollandais et anglais. C'est le rendez-vous des touristes en tout genre en passant par le tour de groupe organisé de l'âge d'or.
Au bord de la mer d’Arabie
Sur les rives, des pêcheurs travaillent d'une méthode traditionnelle avec d'immenses filets chinois. Il faut six hommes pour les manœuvrer. L'engin ressemble à deux baguettes géantes croisées avec en leur centre un grand filet. De loin, on dirait une catapulte. Le tout se balance à l'eau avec comme contrepoids une dizaine de grosses pierres attachées à des cordes. Beaucoup de travail pour quelques poissons parfois volés par les corneilles qui survolent le filet.
Au bord de la mer d’Arabie
Le soir au coucher de soleil, ils vendent le fruit de leur labeur, les chats de la ville à leurs côtés guettant les restes. Aux abords de la mer d'Arabie, le scène en vaut le détour.
L'endroit est aussi fameux pour ses tours dans les « backwaters ». Une journée à naviguer sur des barques propulsées par un homme et son bambou, pas de jeu de mot là-dessus.
Au bord de la mer d’Arabie
Nous visitons ainsi des villages vivant du commerce de la noix de coco entre autres. Un homme nous accueille dans son jardin d'épices, nous faisant découvrir de quoi ça a l'air avant de se retrouver en poudre dans un sachet chez IGA.
Au bord de la mer d’Arabie
Nous mangeons un repas traditionnel du Kerala, soit du riz et des sauces épicés dans lesquelles marinent des petites courges et des bananes, le tout servi sur une feuille de bananier. Ça sauve de la vaisselle. Le nez bien coulant après tant de saveurs fortes, on nous dirige vers la croisière finale pendant laquelle tout le groupe s'endort.
Au bord de la mer d’Arabie
Notre promenade dans un quartier populaire de la ville est encore ce qu'il y a de plus intéressant pour nous. Tout comme à Madurai le long de la rivière Vagai asséchée dans laquelle les jeunes jouaient au cricket et les vaches broutaient avec quiétude. Ici, des gens vivent dans des maisons aux couleurs vives aux abords d'un cours d'eau noir et opaque comme de la mélasse et odorant comme un bac d'ordures. On nous salue et nous sourit spontanément en n’ayant rien à vendre, ça fait toujours du bien. Les enfants jouent dans les ruelles et les chèvres, parfois peintes, ne semblent pas faire attention à nous. Comme quoi le moins touristique est souvent le plus stimulant.
Au bord de la mer d’Arabie
Mais comme nous ne voulons pas faire notre vie ici, nous pensons à notre progression. Le bus de nuit pour moi n'est plus tant une option de prédilection et saviez vous, en passant, que nous sommes présentement en pleine saison des mariages en Inde?
- Nad en Inde.


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