C'est au travers des réponses qu'il propose alors que l'on cerne mieux sa position. Selon Vincent Monadé, le livre papier et son petit frère numérique cohabiteront encore pendant longtemps, « Parce que l'attachement physique au livre perdurera, parce qu'une bibliothèque de livres sera toujours plus belle qu'un alignement de clés USB, parce que les générations nées avec l'ordinateur lisent des livres papier, aussi. » C'est donc dans ce cadre qu'il apparait opportun de s'interroger sur l'avenir de la loi qui avait fixé le prix unique du livre en 1981.
Il va sans dire qu'une telle action serait primordiale pour sauvegarder la filière telle qu'elle se présente actuellement. La TVA à 5,5 sur le livre numérique est aussi une évidence pour le directeur du MOTiF : « Mais enfin, quelle serait une société qui n'obtiendrait pas pour les livres ce qu'elle obtint pour les restaurateurs ? »
Si pour les gros de l'édition, le passage à l'ère numérique est déjà bien ficelé avec des plateformes dédiées, les petits éditeurs ne peuvent pas tous se payer ce luxe. C'est pourquoi, Vincent Monadé a « la certitude qu'ils doivent être aidés à passer au numérique via la mise en œuvre d'une plate-forme commune, financée à l'aide de fonds publics, qui leur permette de proposer une offre numérique aux revendeurs. »
Quant à la question du prix des livres numériques, six euros lui paraît bien faible pour permettre de sauvegarder la chaîne actuelle du livre. Il faudra alors sacrifier quelques maillons au passage. Et les libraires dans tout ça... « Même si l'on croit à la survie du livre papier, reste à savoir comment cette librairie compensera la chute voire la disparition de ses rayons pratique, scolaire et para-scolaire, sciences humaines, peut-être BD... »