[Mise à jour - 6 déc 2009]
Avec l’aide précieuse d’un lecteur, il m’a été possible aujourd’hui de retracer des informations quant aux travaux qui sont menés dans ce laboratoire de Winnipeg. Non seulement on a perdu la trace de matériel biologique potentiellement meurtrier, mais on a senti le besoin de recréer en laboratoire le fameux virus de la grippe espagnole.
Et nous ne devrions pas nous inquiéter ! Laissez-moi rire !
Le virus meurtrier de la grippe espagnole
23 janv 2007 – Agence Science Presse
(Agence Science-Presse) – Des scientifiques canadiens ont infecté des singes macaques avec le virus de la grippe espagnole. Les poumons des singes étaient complètement détruits après quelques jours. Les chercheurs ont pu observer et mieux comprendre le remarquable pouvoir meurtrier de ce virus.
La grippe espagnole a tué près de 50 millions de personnes en 1918 et 1919. Près de 2% des gens infectés succombaient. Ce virus, comme plusieurs autres virus, s’était d’abord attaqué aux oiseaux avant qu’une modification génétique lui permette d’infecter aussi les humains. La raison de sa virulence n’avait jamais été entièrement élucidée par les scientifiques.
Pour en savoir plus, un groupe de recherche dirigé par Darwyn Kobasa, chercheur à l’Agence de Santé Publique du Canada à Winnipeg, au Manitoba, a recréé, en laboratoire, une version du virus de la grippe espagnole et a infecté quelques singes. La création de ce fameux virus n’est pas nouvelle. En 2005, des scientifiques étaient parvenus à reconstruire le virus de la grippe espagnole en prélevant des fragments génétiques du corps d’une victime retrouvée enterrée dans le permafrost en Alaska.
[Début du billet original - 18 nov. 2009]
Des laboratoires peinent à garder un suivi sur leurs agents pathogènes
OTTAWA – Des laboratoires fédéraux, dont celui qui manipule des échantillons de la grippe A (H1N1), ont du mal à retracer les virus et les bactéries qu’ils manipulent.
Une vérification récente de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) conclut que des contrôles déficients dans des établissements fédéraux pourraient mener à la disparition d’agents pathogènes dangereux ou à un usage non autorisé.
« Les systèmes de suivi et les procédures actuellement en usage rendent difficilement compte des agents pathogènes manipulés en laboratoire« , affirment les auteurs du document.
Les découvertes de l’agence fédérale, un peu plus tôt cette année, concernent une période durant laquelle des scientifiques du Laboratoire national de microbiologie, à Winnipeg, étudiaient des centaines d’échantillons de ce qui s’est révélé être le virus de la grippe porcine.
La vérification souligne que le problème est en partie attribuable au fait que chaque laboratoire a sa propre manière de conserver ses échantillons.
Ainsi, le Laboratoire national de microbiologie a perdu la trace, un peu plus tôt cette année, de 22 flacons contenant du matériel biologique.
Un scientifique aurait volé des flacons contenant le gène du virus Ebola en janvier. Mais la direction du Laboratoire national de microbiologie n’a appris la disparition des flacons qu’en mai, soit lorsque les autorités américaines ont arrêté l’ancien employé à un poste frontalier séparant le Manitoba et le Dakota du Nord.
La disparition de ces fioles est longtemps passée inaperçue parce que des dizaines de milliers de ces flacons contenant du matériel non infectieux sont conservés dans les réfrigérateurs et congélateurs du laboratoire.
Le chef du Laboratoire national de microbiologie, le docteur Frank Plummer, avait alors assuré que les agents pathogènes à très haut risque étaient soumis à un suivi très rigoureux et que les employés les manipulant travaillaient selon des normes de sécurité strictes.
Cependant, la sécurité n’est pas aussi serrée en ce qui concerne les matériels non infectieux.
La vérification de l’Agence de la santé publique du Canada, datée du 25 juin, révèle que les laboratoires suivent des lignes directrices en matière de biosécurité, mais ajoute que ces mesures pourraient être améliorées.
« Des études supplémentaires sont nécessaires pour s’assurer que les échantillons destinés à être manipulés en laboratoire soient rigoureusement suivis, de leur livraison à l’ASPC jusqu’à ce qu’ils soient transférés ou détruits, » peut-on lire dans le document.
La vérification recommande à l’agence fédérale d’établir une norme pour le suivi et la comptabilisation des agents pathogènes.
La vérification a également établi que l’ASPC devrait améliorer sa manière de s’assurer que les employés de laboratoires aient un accès approprié aux zones contrôlées et aux renseignements protégés.
MSN Actualités - Des laboratoires peinent à garder un suivi sur leurs agents pathogènes – 15 nov 2009
Audit finds federal labs struggle to keep track of pathogens – Article original en anglais
C’est ahurissant ! Inacceptable !
Seriez-vous en train de vous pincer ?
Euh.. non, vous ne cauchemardez pas, vous n’êtes pas non plus au cinéma devant un film de science fiction… c’est la réalité !!! Ça se passe chez nous au Canada !
Si cette information ne réussit pas à saisir d’effroi le bon peuple, (au moins autant que la menace du virus H1N1) je ne sais plus quoi faire et je me demande à quoi ça sert de tenter d’apporter la lumière sur les ténèbres de la science médicale.
Tout ceci est loin d’être rassurant. Il ne s’agit pas seulement de questionner la nécessité d’une campagne de vaccination… il s’agit de sécurité nationale, de sécurité mondiale! Que plusieurs fioles du virus mortel Ebola soient sorties d’un laboratoire sans que personne ne remarque leur disparition constitue une menace mortelle bien réelle. Une menace bien pire encore que la menace de cette pandémie H1N1. Avons-nous été bombardés d’infos sur les grandes chaînes ? Nenni ! Rien !
Plus naïfs que ça: ils meurent.
Ceux qui prétendent que la «Divine Science Médicale» représente notre salut à tous… sont des personnes dangereuses. On devrait peut-être les enfermer. C’est le même genre de raisonnement que soutenaient les victimes du tristement célèbreTemple Solaire: Croire jusqu’à la mort !
La parole est à vous
Que pensez-vous des conditions dans lesquelles on pratique la science qui prend soin de notre santé ?
Que pensez-vous du laxisme des autorités sanitaires ?
Que pensez-vous des médias qui se gardent bien de rapporter cette nouvelle ?