Ni incitation à la haine raciale ni diffamation pour Pierre Péan

Où en était-on resté de cette affaire dans laquelle Pierre Péan et son livre Noires fureurs, blancs menteurs, publié en 2005 chez Fayard et son éditeur, Claude Durand étaient impliqués ? On se souvient de la plainte déposée par SOS Racisme en 2006 pour « diffamation et provocation à la haine raciale ».
Eh bien c'est l'association qui se retrouve bec dans l'eau. Estimant que le livre était diffamant et incitait à la haine raciale, SOS Racisme avait attaqué, mais en première instance déjà, la cour d'appel de Paris avait estimé que ni l'auteur ni l'éditeur ne prônaient une pensée raciste à travers le livre.
« C'est une victoire pour la liberté d'expression » estime aujourd'hui l'avocate Me Florence Bourg, chargée de la défense. « Je me félicite de cette décision qui est en phase avec la jurisprudence. Il n'y avait aucune intention coupable de Pierre Péan et il n'a pas incité à la haine raciale », ajoute-t-elle.
Selon l'avocate, le livre n'a toujours été qu'une analyse politique de la situation, tout en traitant du génocide rwandais. Et justement SOS Racisme estimait alors qu'en écrivant que les Tutsis s'étaient montrés menteurs ou avaient dissimulé des informations, voire s'avéraient être des professionnels de la manipulation, Pierre Péan tombait dans la diffamation et l'incitation à la haine raciale.
Il n'en est donc rien. Notons cependant que le tribunal a débouté auteur et éditeurs qui avaient tenté une contre-attaque pour « poursuites abusives », précise l'AFP.