Le Rapport mondial sur le développement humain 2009 du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) vient d’être rendu public.
Si un pays comme la Norvège occupe le premier rang à l’issue de cet exercice qui a porté sur les données de 2007, ce n’est pas du tout le cas du Burkina Faso, malheureusement, qui continue de se démener dans les profondeurs du classement avec un rang peu enviable de 177e sur 182 pays. Le « Pays des hommes intègres » fait légèrement mieux que le Mali (178e), la République centrafricaine (179e), la Sierra Leone (180e), l’Afghanistan (181e) et le Niger (182e).
Comme on le voit, le Burkina Faso devance des pays qui sont en bute aux troubles sociaux, voire en guerre. En effet, le Mali et le Niger ont maille à partir avec leurs rébellions touarègues respectives. Ce qui n’est pas propice à tout projet de développement. La République centrafricaine contrôle difficilement une rébellion. L’Afghanistan est en guerre depuis, et la Sierra Leone sort à peine d’une longue guerre civile.
Alors si on ne dépasse que ces pays en guerre, il n’y a pas de quoi se frotter les mains.
L’éducation tire le Burkina vers le bas
Rappel important : les indices du développement humain (IDH) permettent de disposer d’une évaluation globale des accomplissements d’un pays dans différents domaines du développement humain.
Pour le cas du Burkina Faso, il ressort que l’éducation, l’alphabétisation et l’enseignement secondaire constituent le ventre mou de nos actions de développement. Et là-dessus, nous [L'Observateur Paalga, ndlr] titrions, d’ailleurs, le 12 novembre, que « La variable éducation tire le Burkina vers le bas ».
Sans vouloir se dédire, on se demande si cette titraille n’est pas, en fait, en déphasage avec les profondeurs qu’a toujours occupées notre pays au niveau du classement.
Le plus grave, c’est la petite flèche vers le bas qui figure devant la ligne du Burkina Faso dans le tableau de classement 2009, et qui signifie une « détérioration du classement et le nombre de place(s) perdu entre 2006 et 2007 ».
Il y a deux ans, le gouvernement avait contesté la méthode du Pnud
On se rappelle, il y a deux ans, ces mêmes résultats avaient suscité une vive polémique ; le gouvernement burkinabé ne s’était aucunement gêné de réfuter publiquement certains critères et la pertinence des statistiques nationales transmises au Pnud.
Pourtant, Dieu seul sait que ce sont les mêmes critères qui sont imposés sans complaisance aucune à l’ensemble des pays des cinq continents. Alors pourquoi autant de tergiversations inutiles si c’est pour adopter un profil bas peu après ?
Il est temps que nos gouvernants sachent qu’on n’a pas besoin du Pnud pour reconnaître que le Burkina ne se porte pas bien. Il se porte même très mal, avec une paupérisation qui gagne chaque jour du terrain. Au Burkina, la misère semble la chose la mieux partagée.
Ce récent classement reste un cinglant démenti, voire un aveu d’impuissance. Il est temps de reconnaître que le Burkina est bel et bien malade, de misère, de pauvreté, afin de travailler à lui administrer la bonne cure.
Un plan décennal de développement de l’éducation contesté
Il est ainsi inconcevable que l’éducation, entre autres, fasse plonger notre pays dans l’abysse du classement et que, dans le même temps on débauche de nombreux enseignants pour les nommer préfets.
Et où en est-on avec notre fameux Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) dont la gestion, plus qu’opaque, a suscité, à une époque donnée, le courroux de certains partenaires techniques et financiers !
Des avancées significatives ont été faites dans certains domaines pour sortir du gouffre, mais le chemin reste encore bien long. Il va falloir ranger les beaux discours et se mettre résolument au travail. C’est la seule porte de sortie, enfin ! , celle de l’espérance…
En partenariat avec L’Observateur Paalga