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Initiation au bouddhisme et à la méditation de l’école Shingon
Publié le 18 novembre 2009 par ChroniquesdejbgComme vous pouvez le voir dans l’horaire du Vajra Gym, des séances de méditation sont offertes les dimanches. Plus que de la simple méditation, le Vajra Gym offre une réelle initiation au bouddhisme de l’école Shingon. Vous pourrez donc vous attendre à des rituels typiques du bouddhisme, tels que la récitation de mantra, de la méditation immobile et en mouvement ainsi que des discussions sur le bouddhisme à la fin des séances.
L’école Shingon est d’origine japonaise qui date du VIIIe siècle. Voici un article tiré de Wikipédia qui résume bien l’histoire et les fondements de cette grande sagesse universelle.
Shingon
Shingon (眞言 ou 真言) est une école bouddhiste vajrayâna japonaise, fondée au VIIIe siècle par le moine Kūkai (空海) qui reçut le titre posthume de Kobo Daishi, le grand instructeur de la Loi.
Le mot Shingon signifie « parole vraie »; c'est la traduction japonaise du mot sanscrit mantra qui désigne la prière mystique en Inde.
Son idéal se résume dans la phrase « Sokushin-Jôboutsu », qui signifie « devenir bouddha dans cette vie avec ce corps ». C'est en purifiant le cœur de ses passions parasites, en cultivant modestie, simplicité, pureté, concentration qu'il devient possible d'exprimer avec naturel notre bouddhéité.
Le mental calmé, les peurs et les désirs laissés de côté, nous pouvons agir et créer avec spontanéité.
Théorie
L'enseignement du Shingon se réfère principalement à deux textes sacrés, le Kongôtchô-kyô (sanscrit : Vajraśekhara Sūtra) et le Daïnitchi-kyô (sanscrit : Mahā-Vairocana Sūtra), écrits vers le IIe siècle au monastère de Nalanda dans le nord de l'Inde. Cette école bouddhiste du yoga des trois mystères, le «traïguya-yoga », explique qu'il est possible de devenir Bouddha dès cette vie. Différentes écoles Shingon japonaises ont des points de vues différents des commentaires du fondateur Kūkai : les écoles traditionalistes (Kôgi shingon des temples de Koya san, Daigogi, etc) et les réformateurs (shingi shingon branches Buzan Ha et Chizan) des temples Hasédera et Chishakuin) mais pour bien appréhender ces différences de points de vues il est nécessaire d'être un lettré japonais.
Ces enseignements affirment que la nature originelle de l'esprit de l'homme est pure, c'est le cœur de compassion, la « bodhi », dont l'essence est identique à celle de l'Univers. Ce qui différencie les différentes écoles du Shingon c'est justement les moyens d'appréhender cette ultime réalité. D'une façon générale: si nous souffrons, c'est parce que nous nous attachons à ce qui est impermanent dans ce monde de la forme et du désir, que chacun conçoit ainsi en fonction de ce qu'il est intérieurement. Les passions, regroupées sous le vocable de triple poison (la concupiscence, la colère et l'aveuglement) correspondent à des forces vitales nécessaires à la survie et au développement de tout organisme animal. Le désir et l'aversion structurent le moi et l'obligent à se perfectionner pour mieux arriver à ses fins matérielles. Ces « moyens alchimiques » pour utiliser ces « poisons » en énergies de réalisation spirituelle sont expliqués dans les seize chapitres du sūtra Rish-è, textes de base du mikkyo du bouddhisme Shingon alors que le texte de base de l'école Tendai (Hokké-kyo/sūtra du Lotus) explique qu'avant d'avoir accès au mikkyo (Taimitsu des moines Ennin et de Chisho Daishi) des étapes sont nécessaires avec des voies différentes en fonction du karma de chacun.
Durant de nombreuses vies passées, la nécessité de s'affirmer et de défendre son territoire, malgré et contre les autres, a développé une vision dualiste du monde qui a imprégné le subconscient de tous les êtres. C'est la principale cause de l'égarement, de la perte d'une perception plus globale de la vie, l'« inscience ». C'est pourquoi dans le bouddhisme ordinaire, on conçoit que c'est par l'extinction des passions que peut être atteinte l'illumination, ce qui laisserait penser qu'il y a de bonnes et de mauvaises tendances dans l'être humain, ce qui aurait pour effet de le dualiser, de « diaboliser » sa sensualité. Il ne s'agit pas de renoncer à tous ses besoins, mais de spiritualiser sa vie, par exemple en mangeant avec un sentiment de reconnaissance vis-à-vis des êtres aux dépens desquels nous nous nourrissons. Ainsi, se nourrir devient une pratique spirituelle, parce qu'absorber de la nourriture revient à participer au processus de vie de l'univers.
Si d'un point de vue relatif, il reste exact que les passions sont source d'égarement et de souffrance ; dans le vajrayāna les passions sont considérées en vérité absolue de la même nature que l'éveil (soku bodaïshin), car c'est cette même force vitale qui anime les êtres vers des désirs mondains va être transformée, sublimée par alchimie interne en énergie spirituelle de compassion-sagesse, dont l'essence est la nature ultime de l'univers et de tous les êtres. Celui qui réalise que le fond de son cœur, « bodhi », est le même que celui de tous les êtres, devient un avec le tout, il dissout son moi dans l'univers comme une goutte d'eau se dissout dans l'océan.
Les symboles du monde visible pour expliquer le monde spirituel
Le Shingon utilise la nature comme symbole pour expliquer le monde spirituel invisible considérant que la vie des êtres et de la nature est l'expression du Bouddha conçu dans son aspect Dharmakaya, la force de vie de l'univers. Cependant, le shingon n'est pas un panthéisme, il ne se « réduit » pas au culte des forces de la nature comme dans le shintoïsme. Quand on parle par exemple des cinq éléments ou du soleil, il s'agit d'états de conscience qui sont décrits ainsi.
Dans le Shingon, le Bouddha ultime symbolisant l'univers est appelé « Daïnitchi-Nyoraï » Mahā Vairocana, le Bouddha grand soleil, car la lumière du soleil symbolise au mieux l'état de la conscience purifiée qui perçoit la vacuité. La lumière blanche est la synthèse et la source de toutes les autres couleurs. C'est pourquoi il existe un Bouddha ultime qui rassemble toutes les qualités des autres bouddhas et Bodhisattvas, qui sont l'expression de ses différents aspects.
Il s'agit donc de faire fusionner son esprit avec « Daïnitchi-Nyoraï » par la pratique des trois mystères, qui sont le mystère du corps, de la parole, et de la pensée, c'est-à-dire effectuer simultanément un geste symbolique avec les mains, un mūdra, répéter un mantra et visualiser devant soi la forme de la divinité bouddhique en rapport.
Comme l'univers est très vaste, nous avons à développer diverses qualités de conscience pour nous y intégrer harmonieusement, elles sont les étapes qui amènent à l'éveil spirituel, samadhi. Ce processus d'éveil a été structuré sous la forme d'un diagramme mystique appelé mandala, comportant différents quartiers avec de nombreux bouddhas.
Un mandala est une carte d'anatomie spirituelle de l'homme expliquant comment pénétrer à l'intérieur de ses centres d'énergie (cakra). La méditation sur sa forme en répétant les mantras et effectuant les mūdras permet de se connecter avec le cœur des bouddhas et du maître qui a initié le pratiquant. Les deux grands mandalas du Shingon, le Kongôkaï (monde de la pensée) et le Taïzôkaï (monde des phénomènes), regroupent ainsi de nombreuses divinités bouddhiques symbolisant différents niveaux de conscience. Disposées en plusieurs quartiers, expriment la compassion, douceur, d'autres l'intelligence, le discernement, d'autres encore l'énergie, la force pour vaincre tous les aspects négatifs du subconscient.
La voie qui mène à l'éveil spirituel est donc celle du développement de toutes nos potentialités, qui peuvent se regrouper en deux mondes, se complétant et s'enrichissant mutuellement. Le monde des idées, Kongôkaï (plan du vajra) et le monde de la sensibilité, Taïzôkaï (plan de la matrice).
Afin de comprendre ce qu'il perçoit du monde, l'homme doit l'analyser et élaborer des concepts avec discernement. C'est pourquoi on symbolise par le vajra, le diamant qui coupe, le principe masculin de sagesse.
Cependant pour comprendre vraiment quelque chose il faut aussi le percevoir dans sa totalité au-delà des détails, sinon la théorie inventée pour l'expliquer peut être réductrice et fausse. Il faut donc augmenter la sensibilité et le volume des perceptions, en faisant abstraction de ses a priori ou de ses théories antérieures, c'est-à-dire développer une ouverture intérieure vis-à-vis de l'autre, vis-à-vis de la vie, qui n'est possible que si le cœur est humble, doux, sans préjugé, compatissant, c'est le cœur de bodhi. Plus la compassion est grande, plus les perceptions deviennent fines, directes, immédiates, car on perçoit l'autre par fusion globalisante du cœur. Ce n'est pas par un raisonnement que la connaissance est obtenue, mais par l'intuition, c'est pourquoi on l'identifie au monde féminin de la matrice, le Taïzôkaï qui décrit la diversité de la vie, correspond aux cinq éléments : la terre, l'eau, le feu, l'air, l'éther. Le monde du Kongôkaï est le 6e élément, la conscience.
Développer et unir en soi ces deux mondes, deux polarités latentes en chacun de nous, féminine et masculine, intuitive et réflexive, active et méditative, c'est trouver l'équilibre intérieur. Pour atteindre l'éveil, il faut faire fusionner ces deux principes en soi.
C'est au cours de cérémonies d'onctions appelées « kanjô », que le maître l'acariya consacre l'eau pour transmettre directement l'essence de la connaissance et de la compassion du Kongôkaï et du Taïzôkaï. Transmission qui se fait de cœur à cœur.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 05 janvier à 14:11
il me semble utile de préciser que les éléments que vous citez sur le shingon provenant de wikipedia sont a l'origine un article du site www.komyo-in.net écrit par Yukai senseï
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