Une arborescence est devenue obligatoire de nos jours pour distinguer qui va nous recevoir pour un entretien d'embauche avant même de connaître votre potentiel patron.
En clair, il faut " pas moins " de 3 voire 4 entretiens préalables pour espérer vous entendre dire, que le futur patron va vous recevoir pour l'ultime entretien. Avant cela vous aurez eu droit à l'assistant de l'assistant RH qui vous aura téléphoné et demandé en vrac toutes les premières informations déstabilisantes.
Si le premier cap est franchi, vous avez droit à un deuxième entretien physique (souvent sur la capitale) pour rencontrer la responsable adjointe au recrutement, qui va quant à elle, vous espionner en direct et détecter uniquement ce qu'elle ne souhaite pas vouloir détecter. A cela s'ajoute tout naturellement, une joute de questions à la minute, auxquelles, il vous faudra répondre à 100% comme le recruteur l'a décidé au préalable. Ensuite, si vous êtes plutôt hétéro, que vous souhaitez un salaire modeste, beaucoup de responsabilités, et surtout être mobile au niveau national, alors vous avez une chance d'obtenir votre billet pour un troisième rendez-vous, que dis-je, un troisième entretien préalable.
Nous voici, à ce fameux troisième entretien, où vous avez l'heureuse chance pour bon nombre d'entre vous, de vous être déplacer à 200, 300 voire beaucoup plus de kilomètres pour passer de magnifiques tests d'évaluation et d'aptitude. Bien souvent, la journée entière est requise, car on doit bien évaluer que vous êtes l'unique individu sur terre à rentrer dans les grilles d'évaluation. A côté de cela, on vous invite à parler de vous, mais pas trop, car vous allez ennuyer votre interlocuteur. Puis à parler chiffres, surtout de chiffres. Mais attention, pas de votre salaire, ça c'est déjà fait lors du deuxième entretien. Non, plutôt les chiffres que vous êtes potentiellement capable de faire gagner à cette entreprise que l'on vient enfin de vous présenter la dénomination.
Alors vous vous êtes tenu physiquement correctement, répondu comme un automate à des questions dénuées de vie, et affirmé votre souhait d'être un larbin, fatigué alors, vous pouvez désormais serrer la main de votre recruteuse plus jeune d'au moins 10 ans que vous, et renfrogner votre déception de devoir attendre un énième entretien en direct dans la société qui devra finalement vous embaucher.
Certes, la situation actuelle de besoin d'employés dans différentes branches doit peut être, justifier ce long travail d'arborescence en recrutement !!!!
En même temps il faut justifier ces salaires voués aux assistants, aux consultants en recrutement et au final à ces DRH que l'on ne voit quasiment jamais, sauf bien sûr pour l'entretien préalable au licenciement.
Cette vague surréaliste de cabinets RH en recrutement envahissent la France, comme le cinéma américain dans nos salles. Il est à craindre, ce jour, où l'inutilité de certains postes en gestion de ressources humaines sera avérée. Là le chômage va sévèrement augmenter, car un grand nombre de personnes est désormais un potentiel recruteur, consultant, sans aucune espèce d'humanité, car il ne voit le candidat que comme un truc qui doit automatiquement correspondre à des grilles préétablies.
Leur neutralité est douteuse, et l'ambigüité liée au passe-droit ces dernières années, en est un aveu indiscutable.
Ne parlons même pas de ces autodidactes qui se font raillées, leur absence totale de diplôme, malgré leurs compétences avérées. Ne parlons pas non plus des candidats surdiplômés qui eux sont à deux doigts de l'apoplexie tant leurs compétences théoriques ne trouveront jamais preneur, en termes de salaire.
Alors comment doit-on évaluer les cabinets de recrutement et d'évaluation en France ?
Car c'est bien de cela qu'il faudra bientôt commencer à repenser. De véritables intermédiaires qui font la pluie et souvent le mauvais temps entre le candidat potentiel et le patron désœuvré. Ce dernier obligé de prendre un cabinet de recrutement pour faire " bien " dans la presse ou ailleurs.
Ces cabinets sont des remparts injustes et bizarrement des incompétents pour évaluer le potentiel humain, professionnel et stratégique de profils variés.
Ne serait-il pas plus urgent de s'interroger en profondeur sur la légitimité de ces acteurs de la vie active et de leur légitimité à être contrôlé par une institution ou un organisme d'état, afin d'endiguer cette déferlante de recruteur à tout va, aux tests parfois douteux, aux méthodes plus que critiquables et aux principes d'évaluations trop souvent arbitraires ?
Il fallait créer de l'emploi, on a crée des recruteurs.
Maintenant on a bien ris, on a fait des tests comme sur la plage pendant l'été durant une vingtaine d'années, mais les choses sont devenues sérieuses et l'emploi requière un entretien Face To Face avec un candidat et un patron. Où a-t-on vu qu'un intermédiaire était viable dans notre société ?
Alors voici notre question, doit-on continuer à donner un crédit sans limite à ces recruteurs, car que les choses soient claires, ils ne représentent aucunement, l'image d'une entreprise et d'un candidat.
Les ressources humaines ne doivent-elles pas êtres remaniées, repensées et uniquement au service des employés et employeurs dans une entreprise ?
Mais là encore, les DRH en poste dans une entreprise sont-ils véritablement neutres et au taqué pour arbitrer correctement les litiges et incidents liés à une structure ?
La manager est devenu un patron, un comptable et un donneur d'ordre, depuis que la notion de Ressource Humaine a pris sa place dans notre société.
Alors faut-il plus d'exemples et de déconvenues, pour agir en profondeur contre cette envolée injuste du cabinet de recrutement et ces drh interne qui finalement semblent polluer le dialogue social ?
À vous ! S.A.M