Mario Giacomelli jusqu'au samedi 24 janvier à la Galerie Christophe Gaillard
Publié le 06 janvier 2009 par Gaillard
Mario
Giacomelli nait en 1925 et meurt en 2000 à Senigallia en Italie. A la mort de
son père, à l’âge de treize ans, il se met à travailler dans une
imprimerie : Les caractères typographiques qui ressortent de la page
blanche marqueront à jamais son œuvre. Il commence alors à peindre, et, en
1952, achète son premier appareil photo qu’il bricole et avec lequel il ne
cessera de pousser à l’extrême les limites du contraste. Mario Giacomelli
s'intéresse aux hommes comme en attestent ses scènes de séminaristes qui jouent
dans la neige, d'où se dégage une incroyable légèreté. Ses prises de vue qui
tour à tour embrassent une foule d’impotents extatiques à Lourdes ou
immortalise leur digne avancée vers le miracle dévoilent sans pudeur les faces
les plus tourmentées de la condition humaine. Tout au long de
son activité de photographe, Mario Giacomelli façonne des paysages aux lignes
contrariées qui tendent vers l’abstraction. C'est ce travail, injustement
méconnu semble-t-il, qu'a choisi de privilégier la Galerie Christophe Gaillard.
Ces vues aux compositions rigoureuses sont bien plus que de simples exercices
de style et se chargent de la même émotion que les sinistres photos de Lourdes
et de l'asile de vieillards: la terre en gros plan est ici tellement creusée
qu'elle en est scarifiée, là, les sillons qui la parcourent sont des stigmates
aux trajectoires irrégulières, presque torturées. La violence des hommes ne se
dirige pas seulement contre eux-mêmes: "La terre, nous avons abusé d'elle, nous
l'avons violée, pillée, et, lentement, elle meurt elle aussi"disait l'artiste.
Le survol des champs de Giacomelli nous laisse méditer, dans la plus pure
élégance, sur le couple mythologique de l'homme et de la terre sur laquelle il
ne cesse de mettre son empreinte.
Galerie Christophe
Gaillard