Lundi, avant-dernier jour du Festival Franco-Coréen du Film, un psychopathe a été aperçu se baladant dans les travées de l’Action Christine. Enfin, bon… d’accord… c’était à l’écran. Dernier film de la sélection officielle que je n’avais pas vu, Norwegian Woods hésitait niveau réputation entre la petite perle comico-gore et le film d’horreur sans prétention vite oubliable.
Lorsque j’ai pour la première fois entendu parler du film, je me suis demandé s’il avait à voir avec le roman du japonais Haruki Murakami (paru en France sous le titre « La ballade de l’impossible »), dont je savais qu’une adaptation était déjà en cours par le cinéaste Tran Anh Hung. Or il est clair que le film du coréen No Zin-soo est tout à fait étranger à l’œuvre nipponne.
Ici, point d’amour impossible et de suicides adolescents, mais une montagne où différents groupes de personnages se trouvent, chacun vaquant à des occupations différentes : des hommes de main cherchant à enterrer un cadavre, des étudiants venus se défoncer et un couple adultère s’adonnant à leurs ébats. Chaque groupe va bientôt se rendre compte qu’un étrange randonneur arpente lui aussi les bois, armé d’une faucille et éventrant à tout va.
Certes amusant, Norwegian Woods ne laisse pas un souvenir impérissable, pas plus qu’il n’empêche de dormir la nuit. Sur un ton effectivement décalé lorgnant plus vers Evil Dead que The Descent, le long-métrage s’apparente à un divertissement fauché ponctué de gags faisant sourire, et de personnages suffisamment gratinés et appuyés pour se prendre au jeu, sans pour autant, toutefois, voir dans ces « bois norvégiens » autre chose qu’un petit nanar sympathique.
L’arrachage de foie et autres empalements ne nous sont pas épargnés, mais sont filmés de façon à faire rire plutôt que frémir, ce qui est une bonne chose. Mais les évolutions scénaristiques et les réactions ineptes de certains personnages rabaissent les qualités que l’on peut trouver au film (franchement, la tentative de fuite à travers les portières de la voiture plutôt qu’en la contournant rapidement est digne d’un scénariste de 12 ans). Le festival aura offert pire, mais surtout meilleur tout de même que cette farce mineure.
Ce soir, le festival se clôt avec le palmarès et en clôture le film d’animation entièrement restauré Robot Taekwon V datant des années 70…