Celle de Lagarce, illumine en ce moment le Théâtre Athénée Louis-Jouvet, mais plus pour longtemps malheureusement (jusqu’au 21 novembre). Et pourtant, même s’il subsiste invariablement la cantatrice de la Huchette, et même si l’Aktéon a lui aussi décidé de mettre en scène une cantatrice cet automne, cette reprise de la mise en scène de Jean-Luc Lagarce de 2006 vaut le coup d’œil. Couleurs criardes et personnages caricaturaux dans une ambiance de dessin animé ou de série américaine, au choix, pas de doute, on est bien dans l’absurde. Trop gros pourraient dire certains, mais après réflexion on est plutôt tenté de penser que c’était au poil, d’une justesse presque insolente. Les acteurs le sont aussi, justes, ils arrivent même par moments à nous faire éprouver autre chose que l’envie de rire. On le palpe peu à peu ce vide flippant derrière chaque phrase, et on aperçoit même carrément l’envers du décor quand la façade de cette charmante maison s’écroule ; s’ouvre à nous alors la réalité crue, simple, dans ce théâtre cossu…
Ionesco disait « Même dans la cantatrice chauve le comique n’est pas comique que celà. C’est du comique pour les autres. Au fond c’est l’expression d’une angoisse ». Disons qu’on a quand même bien ri.