« Le budget « sondages » de l'Elysée s'est élevé à 3,281 millions d'euros en 2008, à 1,989 million en 2009 et il est estimé à 1,424 million pour 2010, assure un rapport du député Jean Launay (PS) sur les crédits de l'Elysée publié il y a dix jours. » C'est la raison pour laquelle le groupe PS de l'Assemblée nationale a demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire pour comprendre pourquoi et comment l'Elysée se gave de sondages et aussi pourquoi et comment, MM. Buisson et Giacometti, notamment, profitent d'un système opaque heureusement mis au jour par la Cour des comptes et que la représentation nationale a le droit de mieux connaître encore.
La Commission des lois (président UMP-NC) a conclu ce matin à l'irrecevabilité de la demande du groupe PS bien que le président de l'Assemblée nationale, M. Accoyer ait souhaité la poursuit du mécano législatif. Il appartiendra à ce dernier, dans les jours qui viennent, en accord avec la conférence des présidents de donner suite (ou pas) à la demande des socialistes.
On peut comprendre que la présidence de la République ne souhaite pas que la lumière soit faite sur ces sondages à répétition et sur la manière dont ils sont commandés et utilisés à des fins partisanes. Ces millions d'euros ne sont pas perdus pour tout le monde : cabinets de conseils, instituts, analystes politiques, journaux (Le Figaro surtout) amis du pouvoir profitent de cette manne et souhaitent que « cela doure » comme aurait dit la maman de Napoléon qui, question Empire, s'y connaissait bien.
Après le reportage diffusé sur France 3, hier soir, consacré aux paradis fiscaux, on est incité à se montrer vigilants sur toutes les dépenses engagées par l'Etat sur les fonds publics. Lionel Jospin a mis fin à la pratique des fonds secrets mais celle du secret continue de fonctionner. L'Assemblée nationale n'a «caïment» rien à voir avec les îles Bahamas ou même celle de Guernesey. Tout devrait y être clair, limpide, transparent. Comme de l'eau de roche coulant de l'Elysée.