Démocratie locale en danger de mort imminente.
On nous parle aujourd’hui plus volontiers de la « bronca » des maires réunis sous l’égide de l’AMF qui, à mon grand plaisir, ont sifflé Fillon, mus par une juste colère, plutôt que de la réunion de l’Association des Départements de France, qui a eu lieu hier…
Serait-ce (soyons perfides) parce qu’elle est plus majoritairement à gauche ? Ou parce qu’elle s’est montrée moins bruyante, et donc moins médiatique, bien que majoritairement hostile à l’intervention de l’illustre inconnu de l’UMP qui leur a été envoyé, au patronyme de dessin animé, Bruno Sido ?
Toujours est-il que ces conseillers généraux en sursis n’ont pas hésité à évoquer à mots découverts le terme de casse territoriale qui correspond très exactement à ce qu’est en train de nous concocter le gouvernement de ce pays… dont les électeurs jugeront, mais un peu tard, au vu des conséquences concrètes, qu’on ne les y prendra plus… Trop tard hélas.
Car le dossier est un peu trop technique et conceptuel pour la plupart de mes concitoyens, qui préféreront retenir la diminution du nombre de strates administratives et la baisse de la taxe professionnelle fortement conseillée par le MEDEF, donc l’apparente simplification et l’économie représentée par cette réforme (mais pour qui ?) plutôt qu’un autre versant moins populaire : la restriction (à terme, la disparition ?) des leviers de proximité relevant de la démocratie locale, comme c’est le cas, pour seul exemple, des associations, qui souvent démultiplient l’action des Conseils généraux sur des axes relevant de l’intérêt collectif, qui se verront totalement asphyxiées et sont les grandes oubliées de cette réforme.
Mais pour la droite, ce n’est pas très grave. On n’a, en effet, que faire des citoyens : ce que l’on veut avant tout, ce sont des consommateurs. Et rien d’autre… Et puis, une taxe, pour les entreprises, ce n’est pas très… professionnel, n’est ce pas ? Qu’importe qu’elle ne soit guère compensée…
Résistance !