Choisir

Publié le 17 novembre 2009 par Quotidiendurable

Choisir, c'est compliqué, mais pourquoi?

Parce que la plupart du temps, choisir c'est renoncer.

  • Choisir de vivre à la ville, c'est renoncer au grand air de la campagne.
  • Choisir de vivre à la campagne, c'est renoncer au dynamisme de la ville.
  • Choisir un engagement associatif, c'est peut être renoncer à un job et donc à l'argent qu'il pourrait procurer.

Choisir ça s'apprend

Dans notre enfance, et notre adolescence, les autres ont peut être choisi pour nous. Nous n'avons pas forcément appris à choisir. On choisi de mieux en mieux, il faut s’entraîner.

Petits choix grand choix

On peut choisir son métier, choisir sa famille, choisir un pull, choisir un parfum de glace, choisir de se marier, choisir d'avoir un enfant, choisir d'y aller à pied, choisir de mettre sa robe rouge, choisir de démissionner...

Il y a des choix concrets comme acheter une maison, et des choix abstrait comme décider de voir ce qui est beau autour de nous.


Les choix


Un choix est-il définitif ?

Il y en a, par exemple, avoir un enfant. Choisir d'aller habiter Los Angeles, n'est pas un choix définitif.

Parfois on voit des choix comme définitif alors qu'ils ne le sont pas forcément. Changer d’orientation professionnelle est un gros choix. On peut le voir comme définitif, mais est-ce plus définitif que de garder son métier actuel? Les recruteurs n’aiment pas les CV chamboulés? Non, ils n’aiment pas les CV’s qui n’ont pas de sens. Je peux avoir d’autres envies plus tard et choisir de les vivre aussi.

Choisir c'est exister, pour soi

  • Parfois on ne choisit pas pour nous mais pour satisfaire les autres. Mais sommes-nous sûrs que ce choix les satisfait?
  • Parfois on ne choisit pas, pour paraître souple, agréable. Mais qu'en serait-il si les autres s’énervaient de notre manque de prise de position?
  • Choisir comme mes parents, ce n’est pas choisir.
  • Choisir l’inverse de nos parents, ce n’est pas choisir non plus.
  • La rébellion systématique n’est pas plus un choix que la soumission. A moins que l’objectif soit uniquement la confrontation.

Choisir pour pouvoir relire

Si je ne fais aucun choix, comme puis-je savoir d'où je viens?

Vous roulez sur une route de campagne, vous tournez à droite, puis à gauche, en vous laissant porter par le sens de la pente et du vent. Petit à petit vous entrez en ville, sans trop vous en rendre compte.

Au bout d'un moment, vous vous dites "mais qu'est-ce que je fous là! En fait, j'aime pas la ville moi!"

Si vous n'avez pas porté un minimum attention à votre itinéraire, comment pouvez vous sortir de la ville ?

Poser un vrai choix permet de prendre une direction oui, mais surtout de me souvenir pourquoi j'avais pris cette direction. Comment je suis arrivé là.

Si le choix que l'on a posé s'avère mauvais, on peut alors se demander:

  1. Est-ce le choix qui n'était pas bon --> Je pensais que la ville, c’était la fête tout le temps.
  2. Est-ce mon besoin qui n'était pas le bon --> En fait je ne voulais pas vivre en ville.

Choisir pour être heureux

Ce soir, vous êtes crevé. Mais en même temps, vous êtes invité à sortir avec des amis.

Fondamentalement il n'y a pas de mauvais choix. Vous devez choisir entre passer une super soirée et être épuisé demain matin ou bien dormir mais ne pas voir vos amis.

Supposons que vous ne posiez pas de vrai choix, et que vous sortiez, je parie que le lendemain vous vous dites "oh je suis crevé, j'aurais pas du sortir".

Supposons maintenant que vous ne posiez pas de vrai choix et que vous restiez dormir. Je parie que le lendemain vous vous dites "pffui, je suis vert" en écoutant les autres écouter leur soirée.

Si vous ne posez pas de choix, vous êtes quasi certains d'être malheureux demain....

Posez un vrai choix et vous êtes sûr d'être heureux le lendemain. Soit car vous ouvrirez les yeux en vous disant "aaaah, j'ai bien dormi", soit vous essaierez de vous lever en vous disant "qu'est-ce qu'on s'est marré"!

Reste le cas d'une soirée pourrie ou d'une insomnie, mais là, c'est vraiment pas de bol et c'est juste imprévisible;-)

Mesurer les vrais risques

Souvent le choix fait peur car il est risqué. C'est d'ailleurs souvent notre entourage qui nous fait la liste des risques. Il y a quelques temps, avec ma famille, nous avions envie d'aller habiter La Rochelle. Mais nous ne comptions pas attendre 3 ans que cela nous arrive. Nous avons donc choisi de plaquer nos boulots et notre appart et de prendre la route pour La Rochelle. Ouaaaah, c'est risqué! Ils sont culotés ouhlala!

Nous avons choisi de mesurer les vrais risques et de ne pas nous attarder sur ce qu'en disent les autres. Mesurer les vrais risques, c'est se positionner en tant qu'assureur: y-a-t-il une conséquence possible de ce choix que je ne suis pas prêt à assumer? Qu'elle est le rapport gain/risque?

Il convient aussi de mesurer les risques de l'immobilisme!

Ecouter son envie

On nous apprend que le choix doit être le fruit d'une analyse mathématique.

Imaginez qu'en fonction de ce qu'aiment vos frères et soeurs et de ce qui plaît aux adolescents, on vous prédestine dès votre naissance à être chanteur? Si vous n'en n'avez pas envie, avez vous la moindre chance de devenir bon ? Non.

Un artiste est bon quand il donne, quand il partage. Et le public n'a pas envie de recevoir de cadeaux empoisonné. Pour notre vie, c'est la même chose, sauf que l'artiste et le public ne font qu'un, c'est moi.

Reprenons notre projet de départ à La Rochelle.

Dois-je partir ou non? Déjà, on parle de devoir... hum hum... je dois rien à personne moi!

Si vous attaquez ce genre de question par la raison et l'analyse il sera bien difficile de trouver une réponse toute faite. Et tous les conseils que vous irez chercher ailleurs ne vous seront pas forcément d'une belle utilité dans votre choix.

Pourquoi? Via la raison et l'analyse, on essaie souvent de prévoir l'avenir, on se base sur de l'inconnu ou sur des milliers de paramètres. Comment puis-je savoir si ma vie sera mieux là bas? Comment puis-je savoir si je ne vais pas me faire virer de mon boulot? Impossible. Je peux influencer, bien sûr, mais la prédiction est impossible...

On ne choisi pas en essayant de prévoir. On choisi en décidant de vivre un choix. Pour vivre un choix, il faut en avoir envie. Ce qui est bon pour notre bonheur à long terme c'est d'être heureux chaque jour.
++ Cet article est le fruit d'un travail collectif. Les bases ont été posées lors de l'animation d'une session art et reflexion cet été. Merci Marie-Laure, Yves-Marie, Sophie et Claire. 
++ Je l'ai ensuite adapté pour Ecoloinfo.