La pub dans la peau, non, sur la peau

Publié le 17 novembre 2009 par Claire Romanet

Dans la course à l’innovation et à la différenciation, on peut se poser la question de savoir jusqu’où les marques sont-elles prêtes à investir pour faire parler d’elles ? Mais on peut aussi se demander jusqu’où les hommes sont-ils prêts à aller pour créer un buzz ou s’enrichir.
Depuis quelques temps, on voit apparaître dans le paysage publicitaire de nouveaux supports de communication pour le moins innovants (étonnants ?), qui ne sont autre que… des espaces de corps mis à la disposition des marques par des hommes et des femmes, en contrepartie d’une rémunération attrayante. Fronts, dos, torses, poignets… tout y passe et les plus grandes marques se les arrachent pour quelques dizaines de milliers d’euros.
Des exemples de body advertising :
Citons le cas de Tom French, étudiant en marketing de 23 ans, qui a créé le buzz autour de lui en mettant en vente la totalité (ou presque…) de son corps sur son site advertisinghim.fr. Avec un prix différent en fonction de la visibilité des parties de son corps (les prix allant de 89 à 490 euros par cm²), ce jeune toulousain se met à nu devant les marques en leur offrant la possibilité de réserver leur emplacement en quelques clics sur internet.
Parmi les acquéreurs, on retrouve des géants comme Google, Apple, Nintendo, Nike, RedBull ou encore les casinos Golden Palace. Bien qu’à la limite du scandale, ces supports publicitaires attirent les entreprises, car c’est une publicité facile que les médias se font un plaisir de relayer.
Mais ce nouveau concept ne touche pas uniquement les marques. En effet, en 2006, un jeune zurichois n’a pas hésité à se faire tatouer une œuvre d’art sur le dos qui a ensuite été revendue à un collectionneur allemand. En échange, Tim Steiner, « l’œuvre vivante », doit mettre son dos à disposition de son propriétaire quatre fois par an, tout au long de sa vie. Et sa peau restera la propriété du collectionneur, même après sa mort. Le tout, pour la somme de 75 000 euros, finalement pas si cher payé au vu de ce que cela implique…
Malheureusement, on ne sait parfois plus quoi inventer pour faire dans l’originalité, pour se différencier… ou pour gagner de l’argent. Ces nouvelles méthodes relancent le débat sur la propriété corporelle, la vénalité et l’image de soi… Peut-être même cela doit-il nous faire réfléchir sur des pratiques qu’on a difficilement réussi à bannir jusqu’au 19e siècle, à savoir l’esclavage…
Sources : advertisinghim.fr, nouvo.ch