On crois bien souvent à tord que l’effervescence des startups et de l’e-commerce ne se concentre qu’exclusivement sur Paris ou l’île de France. Pourtant bon nombre d’entrepreneurs ont compris que la net économie pouvait elle aussi se vivre dans nos campagnes.
En effet l’économie numérique post-bulle surfe complètement sur la vague de la décentralisation. Nombreux sont les exemples d’entreprises high-tech qui ont volontairement fait le choix de travailler depuis les provinces de l’hexagone. Certaines d’entre elles sortent même relativement bien du lot : Archiduchesse (Saint Etienne), PCInpact (Bordeaux), Alsacréations (Strasbourg), Ankama (Roubaix) …
En partant de se constat on peu alors se questionner ; la grande capitale est elle encore l’étape inéluctable d’une carrière dans le développement web ou dans le webdesign ? Graphistes et développeurs devront-ils considérer Paris comme un élément indispensable à faire apparaître sur leurs CV ? La crise économique a elle une influence sur ce phénomène de décentralisation des startups et des e-commercants ?
Il y a quelques années je me suis fait à l’idée de devoir un jour monter vivre à Paris afin d’y trouver du travail. Cependant mon point de vue à radicalement évolué sur la question depuis ces derniers mois.
Un exemple régional
Tout d’abord au sein de ma région (Midi-Pyrénées) je suis édifié par les entreprises que l’on pourrait qualifier d’appartenant à l’économie numérique.
De par leurs quantité d’abord, car comme je l’ai dit plus haut on pourrait s’attendre à ce que tout ce passe sur Paris. Alors que l’on compte rapidement par douzaines les startups, les e-commercants ou les SSII rien que sur Toulouse.
Mais également par leurs qualité. On trouve d’une part des entreprises connus localement ou nationalement qui marchent bien : Xprime, Over-Blog … Et d’autre part une pléiade d’e-commercants ou de jeune startups dynamiques et prometteuses qui ne demandent qu’a faire leurs preuves dont j’en ai déjà présenté quelques unes ici d’ailleurs : Mandellia, TableOnline, 31000emploi, Wikan ou encore LookZippy.
Comme apparemment ce phénomène n’est pas isolé au Sud Ouest - Montpellier, Bordeaux, Marseille, Nice, Lyon, Lille, Strasbourg, etc sont autant de foyers qui connaissent ce même essor - on peut donc se convaincre aujourd’hui que Paris n’est plus une exception en la matière.
Le constat est certain : l’économie numérique se conjugue désormais avec nos provinces.
Crise et Emploi
Néanmoins en période de crise il serait naturel de penser que ces entreprises provinciales parfois associés à une image familiale à cause de leurs tailles ou de leurs ambiance sont peu enclintes à embaucher.
Mais la vérité est bien plus mitigée. Si l’on sort de notre contexte régional on s’apercevra que les prévisions pour l’emploi ne sont pas au beau fixe. Néanmoins ce sont ces même prévisions (notamment une étude du Syntec de 2008) qui déclarent que le marché de l’informatique se concentre sur 3 ou 4 régions dont l’Ile-de-France et, dans une moindre mesure, Sophia-Antipolis ou Lyon. Or comme nous venons de le voir il s’agit loin d’être une vérité absolue sur le terrain.
Posons nous alors directement la question : l’économie numérique connaît elle la crise ?
Il est un fait certains sur lequel tout le monde s’accordera. Il s’agit des résultats de l’e-commerce de ces dernières années (voir les chiffres clés 2009). En hausse constante avec comme seules conséquences de la crise à l’heure actuelle un ralentissement de cette croissance. Donc, avec des perspectives de profits via la vente en ligne il paraît logique que de plus en plus d’entrepreneurs décident de se lancer dans le e-commerce. En cascade ces effets feront plus que compenser cette période morose que traverse le reste de l’économie.
En termes d’emplois pour les professionnels du secteur c’est de bonne augure. Les perspectives de profits que nous venons de voir imposerons un minimum d’investissements afin de pouvoir les exploiter. De facto il s’agit bien là de promesses d’emploi.
Bien évidemment toutes ces entreprises que nous venons de voir, localisées aux quatre coins de l’hexagone, ne seront pas en reste. Elles gagnerons elles aussi leurs parts de marché. Ce qui signifie alors de l’emploi pour les développeurs ou webdesigners dans nos campagnes.
Conclusion
Nous l’avons vu l’économie numérique tant vers un modèle décentralisé. C’était bien évidemment facile à anticiper de par leur forme singulière. Ces mêmes entreprises ont également toutes les cartes en mains pour, dans l’ensemble, survivre à la crise.
Je suis par essence convaincu d’un futur favorable pour notre secteur. Cependant une question reste encore en suspente. Quels profils seront ils privilégiés dans mes mois à venir ? Le couteau suisse capable de tout faire et souvent bon marché que les professionnels des RG préfèrent appeler « personnel ressource ». Ou l’expert et spécialiste fort de compétences techniques indispensables dans un secteur high-tech ?