(dépêche)
http://fr.news.yahoo.com/4/20091107/twl-madagascar-bd5ae06.html
Le partage du pouvoir s'annonce délicat à Madagascar
Samedi 7 novembre, 18h21
Alain Iloniaina Buzzer ! Imprimer Les camps politiques rivaux malgaches ont signé samedi l'accord conclu la veille au
soir sur la constitution d'un gouvernement d'union nationale après dix mois de crise politique. Lire la suite l'article
Selon les termes convenus au siège de l'Union africaine à Addis-Abeba, Andry Rajoelina, qui a pris le pouvoir en mars, restera président mais sera flanqué de deux co-présidents.
"Cela a été décidé et accepté par les dirigeants des quatre mouvances et aussi par le président de transition", avait annoncé Rajoelina aux journalistes vendredi peu avant minuit.
Quelques heures plus tard, le texte a été signé par le nouveau dirigeant malgache, son prédécesseur déchu Marc Ravalomanana et deux anciens présidents du pays, Didier Ratsiraka et Albert
Zafy.
Les négociations sur la répartition des ministères devraient débuter dans les prochains jours à Antanarivo.
L'accord permettra à Ravalomanana, qui vit en exil en Afrique du Sud, d'installer un proche allié comme co-président et prévoit la levée des poursuites dont il fait l'objet pour abus de pouvoir,
ce qui pourrait permettre son retour d'exil.
"UNE COALITION À SANG CHAUD"
Ravalomanana avait accepté au terme d'un premier accord de partage du pouvoir conclu à Maputo en août de ne pas jouer un rôle direct dans le gouvernement transitoire, mais il refusait que
Rajoelina monopolise le sommet de l'Etat.
On ignore encore comment s'articuleront les rapports entre le président et ses deux co-présidents. Mais, d'après une source proche des négociateurs, toutes les décisions futures devront être
signées par les trois dirigeants.
L'Union africaine a fait savoir que Madagascar resterait exclu de l'organisation tant que ce système de gouvernement ne serait pas mis en place et que ne se profileraient pas les élections dont
l'accord d'Addis-Abeba prévoit qu'elle devront avoir lieu avant la fin 2010.
"La sanction contre Madagascar n'est pas levée. Il faut d'abord que les institutions de transition soient mises en place et fonctionnent et qu'il y ait une feuille de route claire vers des
élections", a déclaré à Reuters Ramtane Lamara, président du Conseil de paix et de sécurité de l'UA.
Mais, pour Lydie Boka, spécialiste de Madagascar au sein du groupe de consultant en risques StrategieCo, la crise est loin d'être terminée. "Je m'attends à ce que cette coalition soit fragile,
qu'elle ait le 'sang chaud', que chaque camp tente de bloquer l'autre", dit-elle.
Version française Jean-Stéphane Brosse, Henri-Pierre André et Marc Delteil