46° 16,8' latitude nord / 86° 40,2' longitude est se cherche. J'ai déjà écrit cinq premiers paragraphes différents, ce n'est pas encore ça. Ma récente lecture d'Invisible m'invite à chercher le changement de narration : parler au tu, au vous, par exemple. Parler à l'infinitif, au participe passé, alterner un paragraphe sur deux rêve/réalité, dans le sillon de Volodine. Mes actuelles obsessions musicales me conduisent à calquer le récit sur la chanson Exit music (for a film) de Radiohead : d'en faire un crescendo, de gueuler à la fin. La trame est là, un peu vague, issu d'un rêve de 2008. Ce sont des idées éparpillées, ce n'est pas encore bien réel.
J'ai terminé le week-end dernier une version satisfaisante de la troisième partie de Coup de tête. Après avoir relu tout court, je relis sur liseuse, bascule d'un format vers un autre, écrème ce qui accroche encore. D'ici la fin du mois ce sera bouclé. Je crois avoir trouvé ma fin : elle me conduira très probablement à amputer la cinquième partie, qui jusque là faisait office d'épilogue. Je n'ai aucun scrupule à le faire.
Demain croiser V. et N. à Paris, entre deux gares. Nous y échangerons quelques anecdotes et autres informations sur nos actualités respectives. La mienne sera la suivante : je me rendrai ce lundi à un entretien d'embauche, le premier depuis plus d'un an, je ne suis plus très sûr de savoir comment faire et, pire, quoi dire. Je ne pense pas être pris. Je ne suis pas sûr de le vouloir.
A la date du vendredi 13 d'un mois quelconque, probablement milieu ou fin des années quatre-vingt, David Menear écrit (Journal des sens, Vol 1) :
Aujourd'hui vendredi 13, vu dans le miroir un premier poil poussé sous la gorge, entre clavicules. Observé à la loupe, curiosité. Quel âge avoir ? Quand est-ce qu'on est ? J'en ai craché par terre. Je détesterai que cela puisse se produire encore : j'ai eu la sensation très réelle (et donc la certitude) que je n'avais pas été assez désiré, et je ne peux être désiré qu'imberbe.
Une fois arraché, je trouverai bien d'autres dizaines de corps sans visages qui voudront bien me baiser imberbe et recommencer. Qu'au moins cette image là s'accroche et qu'ils daignent bien s'y laisser prendre.
Aujourd'hui vendredi 13, métro du jour d'avant, l'un de ces vieux types au pardessus passé collait sa bite contre le cul d'une fille, elle-même plaquée contre la vitre. Le wagon était vide hormis nous trois, alors je me suis collé à lui à mon tour pour voir ce qu'il dirait ou bien pourrait sentir.