Les émeutes qui ont secoué le quartier de l'Ecole Militaire et de la Tour Eiffel, hier, à l'occasion de l'annulation de l'opération Mailorama, pose une question : jusqu'où peut-on aller pour faire de la publicité ? Comment peuvent être controlées ces opérations de street marketing ?
Rappel des faits : le site Mailorama, partenaire de nombreuses marques, proposait hier un "lacher d'argent", à savoir une distribution d'enveloppes pouvant contenir de 5 à 500 euros, et ce à hauteur de 100 000 euros. Prévenus par le biais du site, les personnes intéressées se sont regroupées au pied de la Tour Eiffel. Près de 5 000. Au vu des risques pour la sécurité, cette opération a été annulée au dernier moment, provoquant des émeutes, pillages et agressions, les forces de l'ordre procédant à une dizaine d'interpellations.
Plusieurs questions viennent tout de suite à l'esprit : comment une agence a pu réellement croire qu'en ces temps de crise, une distribution d'argent en pleine rue, sans contrôles draconiens, pourrait se passer dans le calme ? Comment la préfecture de police de Paris a pu laisser ce rassemblement se dérouler ? Pourquoi ne pas avoir procédé de manière plus classique, avec un podium et un jeu, par exemple ?
EMEUTES A PARIS SUITE ANNULATION MAILORAMA BFMTV BLOGPARFAIT
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Le street marketing a des potentialités énormes mais il faut, avec ce genre d'évènement, poser le débat des limites à la publicité évènementielle. Encadrer par des autorisations préalables, comme la publicité classique l'est par le BVP (Bureau de vérification de la publicité) ? La société mère du site Mailorama va devoir payer les dégats, sauf qu'elle persiste et signe et compte réitérer l'exploit.
On peut également déplorer les réactions de complaisance des personnes interviewées par différents médias qui trouvent excusable et compréhensible la réaction des "jeunes déçus". Mouais, pas sûre que les agresseurs de badauds, cagoulés, soient venus là en tant que simples participants. On peut également déplorer avec cet évènement que le rapport à l'argent s'est bel et bien transformé pour certains, en France, et que les valeurs d'humanisme et de respect d'autrui disparaissent dans la violence et l'appat du gain.
Mailorama, un site qui aura fait parler de lui, mais doit-on faire parler de soi à tout prix ?