Ivar Ch’Vavar a publié récemment ichi leu, un grand poème en picard, traduit sous le titre Ici là par Lucien Suel, dans la
collection des Martelières aux Éditions des Vanneaux.
−un sureau
Je me perche dans un vieux sureau
tout rugueux, mon cartable
glisse le long de mon bras
Il n’a pas encore atteint le sol
que je m’évanouis
−un sé-u
J’m’agrinche din un viu sé.u
tout bronck, min carton
i glinche el long d’min breu.
Il nét poànt core à tère
quë’s su keut fèbe
Ivar Ch’Vavar, extrait de « Dehors à l’aube / tinpe de.or », ichi leu, poème en picard, traduit sous
le titre Ici là par Lucien Suel, dans
la collection des Martelières aux Éditions des Vanneaux. p. 36.
•••
Le même recueil comprend aussi des poème en français de Ivar Ch’Vavar. Extraits
de « Les Glandes Tyroliennes, » une série de 1990.
3.
Ciel de semeur, ciel qui se meurt −
Ciel occupé à naître ou à continuer ;
Ciel qui se continue, ciel de matelassier ;
Mais qu’il s’éloigne un peu de la plate planète !
Qu’il laisse que le vent et la lumière profonde
Nous atteignent avant la sortie du sommeil.
Les doigts qui s’écartent pour semer le blé
Serreront tantôt le cou des volailles
− C’est mon cerveau qui clignote faiblement par ici.
6.
Ciel de poulailler, ciel fou à lier.
Je piétine en ioulant la funèbre congère du Tyrol
Des braillements, des rhumes, des éblouissements.
Borgne Himalaya ! Je monte, comme la pointe d’une épingle ;
Mes oreilles sont pleines de stries qui crissent ;
Sous ma mâchoire se gonflent les tumeurs musiciennes
(Vite du bois ) – je monte jusqu’à un
larmoyant soleil.
Je suis à l’intérieur d’un tube de fer blanc.
C’est le nerf optique de Dieu le Père
Ivar Ch’Vavar, ichi leu, collection
des Martelières, Éditions des Vanneaux. p.
55 et 56.
•••
(comme on se sent)
Ça se ratatine et ça se chiffonne
−Ça se ratatiffonne−
Ça se niche, ça s’ensevelit
Ça s’emmitoufle
On est content d’être moulu
On est content d’être flasque
Enfoui et rencogné −
Sensation moelleuse
On est content d’être recroquevillé
Pétri, aplati, écrabouillé −
Content à satiété
On ne voudrait pas être dégagé
Déblayé. On ne voudrait jamais
Être extirpé
Être rehaussé, être relevé
Être réveillé −
Non.
(kmint qu’on s’sint)
Cha s’monchlènne pi cha s’ramonchèle
−Cha s’ramonchlènne−
Cha s’greute, cha s’acouvre
Cha s’acamuchote.
Onnét contint d’ète mourme
Onn ét contint d’ète flow
Incouinày é-pi infeurày −
Cha sanne mouflày.
Onn ét contint d’ète éponày
Epotrày, pàrtri, ébardri −
Contint d’toute.
On n’voroét poàny ète désinchpày
Débàrnakày. On n’voroét mie
Ète rassakày
Ète réhoechày, ète rétanpi,
Ète décranpi −
Nan
Ivar Ch’Vavar, ichi leu, extrait de Dans le séjour / din chole sale, ichi leu, un poème en picard, traduit
sous le titre Ici là par Lucien Suel,
collection des Martelières aux Éditions des Vanneaux. p. 25.
Ivar Ch’Vavar dans Poezibao :
Bio-bibliographie, Le Jardin ouvrier (parution), extrait
1 ; Le Jardin Ouvrier (note de lecture par
Florence Trocmé)
Lucien Suel dans Poezibao :
Bio-bibliographie,
"Lecture" poétique
23, extrait
1, Mort d’un jardinier, (par Florence
Trocmé), Mort d’un jardinier (par B. Moreau)
Index de Poezibao
Une de Poezibao
Centre de ressources poésie de Poezibao
Les favoris de Poezibao
Sur simple demande à [email protected] :
→ Recevez chaque jour de la semaine "l'anthologie permanente" dans
votre boîte aux lettres électronique
ou
→ Recevez le samedi la lettre d’information, avec les principales parutions de
la semaine sur le site (les abonnés à l’anthologie reçoivent automatiquement
cette lettre)
• Merci de préciser "abonnement à l’anthologie" ou "abonnement à
la lettre seule″