Léonides devant la constellation du Taureau, non loin des Pléiades (cliquez pour agrandir)
On parle beaucoup, chaque année, des étoiles filantes qui surgissent au cours des nuits du mois d’août, les Perséides. Abondantes, elles ont la bonne idée de transformer le ciel estivale en une plaisante scène où elles font le spectacle pour la plus grande joie des curieux, petits et grands, novices ou amateurs confirmés … A présent, nombreux sont ceux qui oublient de lever les yeux au ciel à l’approche de l’hiver, de scruter le firmament qui, pourtant, continue de vibrer des passages furtifs de météores.
Le 17 novembre, l’essaim météoritiques les Léonides atteindra son maximum d’activité. Les récentes estimations de l’IMCCE parlent d’un pic important, vraisemblablement aux alentours de 21h36 / 21h43 en Temps Universel, soit 1 heure plus tard pour la France métropolitaine. A ce moment-là, la Terre passera à travers une veine de poussières datant de 1466 laissée par la comète 55P/Tempel-Tuttle. Le taux horaire pourrait avoisiner voire dépasser les 500 étoiles filantes par heure ! Ce qui n’est pas mal du tout ! Certes, c’est moins que les « tempêtes » de 1999 et 2001 qui en affichaient allégrement plus de 1 000 par heure, mais on s’en rapproche. Cependant, en France métropolitaine, nous ne serions pas les mieux placés pour profiter du spectacle : le radiant situé dans la constellation du Lion ne sera pas encore levé … C’est en Asie où la nuit sera plus avancée, que l’on trouvera les meilleures conditions d’observations (voir carte). Il est à noter que les prévisions peuvent se tromper d’une heure et se décaler légèrement dans le temps. Cela reste difficile de prévoir le nombre d’étoiles filantes visibles à une heure précise avec une grande exactitude.
La période orbitale de la comète est de 33 ans. Régulièrement, elle essaime des poussières qui croisent la trajectoire de notre planète à cette période de l’année. D’autres veines seront également frôlée ou traversée, notamment celles de 1567, toujours le 17 novembre mais un peu plus tôt, vers 6h20 TU soit 7h20 et celle de 1533. Il serait question d’un « pic d’activité secondaire » plus faible (environ 15 étoiles filantes par heure) au cours de la même nuit, dans les premières minutes du 18 novembre, à 0h04 TU soit 1h04 en France.
Le ciel au-dessus de l'est, le 17 novembre 2009 vers 23 h
Cette année, nous avons la chance d’être un jour après la Nouvelle Lune. Pas de gêne dans l’observation des Léonides ! Bien entendu, il vaut mieux être placer dans une zone dégagée, dénuée de toute pollution lumineuse. Aucun instrument n’est nécessaire, l’œil nu suffit et de la vigilance !
Pour patienter, vers 22 h, on peut se régaler en observant Jupiter et ses quatre satellites galiléens (avec de simples jumelles ou autres instruments) au-dessus de l’horizon sud-ouest. Également, les Pléiades en direction de l’est, le halo opalescent de la galaxie d’Andromède (M 31), une grande voisine que l’on devine, « accrochée » non loin du zénith dans la constellation d’Andromède. Et tellement d’autres objets célestes visibles seulement dans une lunette ou un télescope. Un peu plus tard, vers 23 h, Mars entre en scène au-dessus de l’horizon est, dans la constellation du Cancer. Il faut attendre 3 h du matin pour voir apparaître Saturne à l’est, dans la constellation de la Vierge.
Rappelons que le terme « étoiles filantes » est trompeur car il ne s’agit pas du tout d’étoiles qui « filent », chutent ou quoi que ce soit d’autre … Cela concerne nullement les étoiles. En réalité, il s’agit de météores, de poussières minuscules abandonnées lors du passage de comètes. Quand la Terre rencontre ces nuées de roches et de glaces, ceux-ci se désintègrent lors de leurs pénétrations dans l’atmosphère. Ce qui donne de furtives traces lumineuses parfois très spectaculaires. On parle d’essaim météoritiques car ces types de nuages de particules sont nombreux et croisent fréquemment l’orbite de la Terre tout au long de l’année ! Il y a des pics d’activité pour chaque essaim météoritiques à différentes périodes. Le plus célèbre d’entre eux est celui des Perséides à la mi-août mais comme on vient de le voir, celui des Léonides peut être impressionnant. Bientôt, le 14 décembre, les Géminides seront au rendez-vous, pour remplir le ciel d’étoiles filantes. Pas moins de 160 par heure sont attendues.
Crédit photo : Sherry Buttnor