Souvenons-nous. Mai 2002, la guerre civile fait rage dans la France du jeune millénaire. Les idées d’Eric Besson, trop en avance pour être comprises, sont clouées au pilori électoral par d‘innombrables manifestants. Les petits gauchos de merde, ceux-là même qui aujourd’hui animent des blogs séditieux, sont pendus au bronze de Jules Dalou place de la Nation, invectivant l’électorat encore minoritaire - mais pas pour longtemps - de la droite qui ose. Pendant quelques jours, on se prend pour Jean Moulin et le général Delestraint, et on attend de voir les panzers débouler sur les Champs-Elysées à la manière des défaits de 1981 qui entendaient déjà l’artillerie soviétique pilonner la capitale.
Et puis soudain un homme qui surgit dans la lumière, avec à ses côtés sa Carla Bruni à lui, la Bernadette au port altier. D’un signe des deux mains, les bras lancés vers le ciel, il nous adresse deux V de la victoire - ce qui au passage, selon certains historiens, forme un W - pour signifier au peuple sa triomphale réélection par un score inégalé, sauf peut-être par Ben Ali, au poste de Président de la République. Ah oui, vous l’aimiez, hein, Jacques Chirac, en ce temps là. Vous l’avez accueilli comme un sauveur.
Il y a sept ans déjà : Jacques Chirac et le jeune Didier Kala évoquent la création de Brave Patrie autour d’un cassoulet
Dans le même temps, au fond d’un garage, un groupuscule d’activistes patriotes fondait Brave Patrie, décidés à porter les valeurs de la Vraie France pour enfin réconcilier le peuple avec lui-même. Et oui, sept an, déjà.
Mais voilà, sept années auront suffit. Sept années pour que quelques juges d’instruction à l’esprit revanchard, décidés à faire un maximum de dégâts avant que le couperet ne tombe sur leurs têtes, n’exhument une affaire qui n’en est pas une, celle des emplois fictifs de la mairie de Paris. Mais « fictifs », qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Un emploi n’est-il pas, par nature, fictif ? Demandez donc, chers lecteurs, à ces milliers de Français qui font la queue au Pôle Emploi après 20 ans de bons et loyaux services, si leurs emplois n’étaient pas fictifs. Va-t-on pour autant faire un procès aux syndicats par la faute desquels et de leurs revendications, le caractère fictif des emplois qu’ils ont détruits a été brutalement révélé à la Nation stupéfaite ? Et bien non.
Alors, sur le fond, il faut bien admettre ce qui ressemble à une évidence : il n’y a rien à reprocher à Jacques Chirac, loin s’en faut. Que son nom soit gravé au Panthéon de la Brave Patrie, n’en déplaise aux aigris de tout poil qui auraient bien voulu que la gauche lui succède. Laissez-le tranquille. Il a bien assez de problèmes avec Sumo.