Les livrées cardinalices
Elles sont groupées dans la ville neuve aux rues droites aboutissant à une place centrale où se trouvaient l'église et le marché et où fleurissent aujourd'hui les terrasses des cafés. Elles témoignent du grand enrichissement de VILLENEUVE, alors entraînée dans le sillage de l'évènement que représente l'arrivée du pape et de sa cour. La papauté va jouer un rôle de catalyseur dans un processus de création qui fait d'AVIGNON un remarquable foyer de vie artistique où se côtoient des artistes de diverses nationalités. On en trouve le prolongement dans ces vastes demeures accordées aux prélats.
Le Cardinal Arnaud de Via transforma la sienne en collégiale. La Collégiale Notre-Dame (1334) profite de fortifications qui n'en font pour autant pas un fortin, mais qui la rendent légèrement insolite en pleine ville. On dit que le roi participe à la création de son chapitre de chanoines. Le cloître, placé latéralement, faisait partie de l'ancienne livrée. L'église, nef unique flanquée de chapelles latérales aménagées dans les contreforts, est un des premiers exemples du type en Languedoc et en Provence. Elle contient beaucoup de vestiges de la mémoire de Villenuve, des objets déplacés provenant de l'abbaye Saint André ou de la Chartreuse.
Il est curieux de constater qu'au moment où une imposante population curiale trouve sa résidence en ville, la royauté, elle, fait édifier les fortifications de la tour Philippe le Bel et du Fort Saint André.
Par l'ensemble de ses trésors, Villeneuve est un lieu de visite pour lequel on peut se passionner. Et ce n'est pas nouveau puisque les administrateurs municipaux, déjà en 1800, déclaraient que le "peuple y était singulièrement attaché" (Alain Girard dans son livre sur le musée de Villeneuve).