Pour les néophytes, le jeu nous plonge une nouvelle fois dans les années 50 avec en trame de fond historique la guerre froide faisant rage entre les USA et l’URSS. D’une manière assez obscure, on se retrouve propulsé à la tête d’une île paradisiaque perdue aux fins fonds des caraïbes et y incarne « El Presidente », le guide suprême de la nation … ou pas. Ainsi, il nous incombera la lourde tâche de déterminer la destiné de tout un peuple !
Mais ne dirige pas qui veut. C’est bien pour cette raison que Tropico 3 offre la possibilité en début de partie de choisir son avatar. Le titre dispose en stock de quelques uns des plus grands dictateurs d’Amérique latine tels qu’Augusto Pinochet, Fidel Castro ou encore Manuel Noriega mais également d’autres personnalités plus louables comme le « Che » lui-même par exemple. Quand bien même vous n’y trouveriez pas votre petit bonheur, rien ne vous empêchera de personnaliser l’avatar à votre image en choisissant son milieu d’origine ou ses qualités et défauts. Il est à noter que chacun de ces traits impactera bien entendu sur vos relations avec votre peuple et les différentes factions qui le composent. Pour être clair, si vous avez sélectionné le défaut « Alcoolique », le respect que vous portera la faction religieuse de l’île baissera de 10%.
Après cette phase décisive, un didacticiel plutôt sommaire vous permet d’en apprendre plus sur le fonctionnement du jeu. Trop court, il fait l’impasse sur beaucoup de prérequis pourtant essentiels au commencement serein d’une nouvelle partie. Il vous faudra très certainement recommencer 2 ou 3 fois la partie en cours pour arriver à un équilibre budgétaire satisfaisant.
En cas de coup dur et en fonction de votre orientation politique, les USA ou l’URSS viendront sporadiquement renflouer votre trésorerie histoire de sortir la tête de l’eau mais cela ne dur qu’un temps… Le but du jeu est bien entendu de développer sa petite nation en la rendant prospère et justement, les moyens ne manquent pas. En plus de promouvoir l’essor de l’économie locale, il est par exemple possible de développer le tourisme, transformant dans le même temps votre île en un nouvel Eldorado du « spring break » américain, concours de miss Tee-shirt mouillé en moins ! Des choix cornéliens se dresseront donc devant vous. Il est inévitable qu’une décision entraine le mécontentement d’une certaine tranche de la population. De fait, vos concitoyens n’hésiteront pas, bravant les interdits, à manifester ou à demander publiquement votre démission si vous les négligez de trop.
Pour éviter ce genre d’incident, il est nécessaire de consulter régulièrement les outils de mesure de satisfaction mis à votre disposition. L’interface est bien pensée et complète donnant toutes les données utiles à une gestion parfaite de son île. On a droit par exemple à des graphiques représentant la satisfaction globale des citoyens, le taux de chômage, le nombre de rebelle, etc.
Comme tout city-builder qui se respecte, Tropico 3 dispose d’un menu de construction très complet. Passant d’une simple ferme à la construction d’un aéroport international, les quelques 70 bâtiments disponibles classés en neuf catégories, trouveront à coup sur leur utilité dans le développement de votre l’île. Leur mise en place est d’ailleurs simplissime puisqu’il est possible de les orientés comme bon nous semble. Note appréciable, les routes peuvent s’arrondir, exit donc les rues droites à l’américaine, votre imagination pourra s’exprimer librement…
D’un point de vue technique, on frôle le sans faute. Le moteur graphique de Tropico 3 est vraiment impressionnant mais gourmand ! Jusqu’il y a peu, il était d’ailleurs impossible d’y jouer convenablement avec un processeur simple-core. Des ralentissements intempestifs venaient nuire à l’immersion mais heureusement, le dernier patch et le lot d’optimisations qui va avec, a rendu le jeu plus accessible aux configurations vieillissantes. Il n’en demeure pas moins qu’un PC récent est plus que conseillé pour profiter pleinement du soft.
En résumé, Tropico 3 est un jeu de gestion/construction original, très complet et bien pensé qui vous tiendra le nez sur votre écran jusqu’aux plus petites heures de la nuit. On prend plaisir à voir son île prospérer et son peuple évoluer au fils des ans. Accessible à tous, on lui reprochera seulement ses 70 bâtiments constructibles, nombre plutôt faible pour un « city-builder » mais Tropico 3 est bien plus que cela…
Kalypso Media avait relevé un sacret défi en rachetant la licence Tropico à Take Two en 2008 mais pour notre plus grand bonheur, le pari est bel et bien réussi. Que les passionnés de la première heure se rassurent, Tropico 3 est une vraie réussite notamment grâce à l’excellent travail des petits gars d’Haemimont Games. Et vous ? Serez-vous un dirigeant adulé pour sa bonté ou un tirant poursuivi par la cour de justice internationale ?
Testé réalisé et rédigé par InCoNNu_BE (merci à lui!!!)